Des promesses à la loupe

Alors, tenues ou non, les promesses
électorales ? Le Rapport sur les engagements
de l’équipe municipale
2008-2013, dévoilé publiquement le 25
mai dernier dans une salle du Conseil comble,
tente d’apporter une réponse à cette
question.

En 75 pages, produites par l’Observatoire
des engagements (ODE), il répertorie ce
qui a effectivement été fait au regard du
contrat électoral 2008.
Pour chaque engagement,
il précise son état d’avancement à
mars dernier : tenu, en cours de réalisation
ou non tenu, avec des indications sur ce qui
a été concrètement réalisé. « L’objectif est
que chaque citoyen puisse observer l’action
des élus tout au long de leur mandat »,
explique Abel-Malik Djermoune, créateur
puis animateur de l’ODE, une instance dont
une dizaine d’autres collectivités locales se
sont dotées en France.

Au total, ce sont ainsi 209 engagements
municipaux qui ont été vérifiés. « Pour chacun,
nous avons auditionné l’élu en charge
pour qu’il rende compte du travail effectué.
Puis, selon les cas, nous avons vérifié les
informations dans les délibérations et les arrêtés,
ou encore en nous rendant sur place »,
explique Nour Eddine Chabi, président
de l’ODE.
Un travail conséquent effectué avec les cinq autres membres de l’instance
de démocratie participative, Sadia, Marlène,
Nourredine, Patricia, Abdel-Aziz,
tous citoyens bénévoles et volontaires.

23 auditions filmées

Ainsi, 23 auditions d’élus ont été réalisées,
dont 11 diffusées au fur et à mesure sur le site
de l’ODE.
« Nous sommes le seul Observatoire
des engagements en France à avoir utilisé l’outil vidéo. Avec près de 1 000 visionnages
par mois, nous avons ainsi pu atteindre
un nombre importants de citoyens,
dont des personnes ne maîtrisant pas
l’écrit », s’est réjoui Abel-Malik Djermoune.

Au total, 153 engagements analysés se sont
avérés tenus, 27 en cours de réalisation et
29 non tenus.
Réagissant à ces chiffres, le
maire a insisté sur deux points : « Concernant
les engagements non tenus, il faudra
que nous disions pourquoi ils ne l’ont pas
été.
Et sur certains de ceux qui ont été tenus,
la même rigueur impose à la municipalité
de dire que ce n’est pas pour autant que le
problème, s’il y avait, est forcément résolu.
Cela vaut pour ce que nous avons fait en
matière de sécurité, propreté et incivilités,
cet effort étant à mener au long terme. »

Sur le travail de l’ODE en lui-même, le
maire s’est félicité « qu’il soit arrivé au bout
de son processus. Ce qui en fait probablement
la seule expérience réussie, beaucoup
de villes s’étant engagées dans cette démarche
sans pouvoir aller jusqu’au bout ».

Naï Asmar
Le 5 juin 2013

Plus d’informations :
ode.aubervilliers.fr