Feu de tout bois
Contenu
Dès l’automne prochain, 655 logements
de l’OPH changent de
chauffage collectif.
A l’intérieur
des appartements, rien ne bouge... La qualité
de chauffe restera la même, les équipements
– radiateurs, tuyauterie – aussi.
Par
contre, à l’autre bout de la chaîne, dans la
chaudière, la matière de combustion utilisée
ne sera plus le gaz mais le bois.
Cette solution alternative de chauffage, en
développement, est encore peu mise en
oeuvre dans le logement social.
Le bailleur
albertivillarien innove donc, et prend une
mesure « écologique et économique » qui
concernera quatre adresses 91 et 114 rue
Tillon, 112 et 120 rue Hélène Cochennec.
CO2 en moins
Le gaz est une énergie fossile qui, en brûlant,
libère une quantité additionnelle de
CO2 et contribue à la pollution et à l’effet
de serre.
Le bois ne fait que libérer le CO2
qu’il a absorbé pendant sa croissance. Avec
la nouvelle chaufferie, 1 500 tonnes de
CO2 seront dispersées en moins dans l’atmosphère
chaque année.
L’équivalent de
la production de mille voitures roulant
chacune 15 000 km !
De plus, les cendres
de bois obtenues pourront être utilisées
dans l’agriculture.
Le bois utilisé – sous
forme de copeaux issus de plusieurs espèces
d’arbres – sera issu de l’exploitation
de forêts de proximité, avec création d’emplois
à la clé.
Le projet est non seulement bon pour la
planète, mais aussi pour les portefeuilles.
Le prix du gaz, indexé sur celui du pétrole,
est en augmentation continue.
Avec des
risques significatifs quant aux fluctuations
de prix et à la sécurité d’approvisionnement
à venir.
Utilisant une énergie renouvelable,
avec des garanties en matière de
prix et d’approvisionnement, la nouvelle
chaufferie devrait permettre
une baisse des
charges locatives de 5 à
15 %.
800 m de tuyaux
Jusqu’à présent, chacun
des quatre groupes d’immeubles
concernés disposait
de sa propre station
de chauffage au gaz.
C’est là qu’était chauffée
l’eau ensuite acheminée
jusqu’aux radiateurs des
logements.
Désormais,
pour les 655 logements,
la combustion du bois se
fera dans un lieu unique :
la station située au 112
rue Hélène Cochennec.
Les autres stations seront reconverties en
sous-stations, alimentées en eau chaude
par un nouveau réseau de 800 mètres de
tuyaux enterrés reliés à la chaudière à bois.
A partir de juin, quatre mois de travaux sont donc prévus pour aménager la station
et un silo, créer le maillage hydraulique
et ouvrir une voie d’accès depuis la
rue Alfred Jarry pour la livraison du bois
par camion (deux fois par semaine en
moyenne).
Un investissement d’1,5 million d’euros
pour l’OPH, avec des travaux confiés à
Vinci Facilities (ex-Cegelec) qui connaît bien le site pour être déjà en charge des
quatre chaudières à gaz.
L’objectif, une mise en service dès les prochaines
périodes de froid.
Naï Asmar
Le 6 juin 2012
3 questions à Ugo Lanternier, président de l’OPH, maire-adjoint au Logement
Quelle est la place des énergies renouvelables
dans votre parc ?
Depuis plusieurs années, l’OPH étudie
de manière systématique les solutions alternatives
– pompes à chaleur, géothermie,
énergies solaire, photovoltaïque –
dans ses projets.
Ces solutions ont déjà
leur place dans nos programmes neufs et de
réhabilitation.
Ici, la nouveauté pour nous,
c’est la mise en oeuvre sur un site habité.
Pourquoi avoir choisi ce site ?
C’est celui qui présentait les meilleures
conditions de place et de sécurité pour installer la nouvelle chaudière et pour effectuer
le maillage.
De plus, nous nous devions d’y
remplacer des chaudières en fin de vie et
nous y avions budgétisé l’investissement.
Quel est le coût global de l’opération ?
L’investissement de départ est de 1,5 million
d’euros.
L’opération sera, au final,
rentable pour l’Office comme pour les locataires.
En sécurisant notre approvissionnement
en combustible, nous prévoyons
un retour sur investissement sur
15 ans. Un pari sur l’avenir.
Propos recueillis par N. A.