Alice en musique, quel délice !

Les applaudissements ont fait vibrer samedi soir la charpente de l’académie Fratellini.
Le chapiteau affichait complet pour cette unique représentation d’Alice au pays des merveilles.
La commande de cette adaptation du livre de Lewis Caroll avait été judicieusement passée par le Festival d’Ile-de-France il y a un an et demi à Ibrahim Maalouf, célèbre trompettiste franco-libanais et jeune enseignant au Conservatoire à Rayonnement Régional d’Aubervilliers-La Courneuve (CRR).
Ce dernier a composé la partition de cet opéra moderne et dirigeait pendant le concert, en plus de son habituel quintet (guitare, basse, clavier, batterie), 24 musiciens de l’orchestre instrumental du CRR, ainsi que 140 choristes amateurs de toute l’Ile-de-France, emmenés par le chef de chœur Agathe Bioulès. .

Le livret avait été confié au rappeur Oxmo Puccino, qui a composé dans une langue aussi contemporaine que poétique une chanson par chapitre, soit douze tableaux.
Course du lapin blanc avec son horloge, volutes soufflées par le chat du Cheshire et son narguilé ou terrible Reine de cœur coupeuse de tête reprenaient corps dans la voix feutrée du chanteur-narrateur.
Trois circassiennes de l’académie – deux trapézistes et une acrobate au ruban - accompagnaient dans les airs l’envoûtante musique, laissant le public le souffle coupé.

Ibrahim Maalouf a su mélanger avec brio sonorités orientale et occidentale, musiques classique et moderne, instruments acoustique et électrique, chant choral et lecture cadencée pour créer une version féerique d’Alice, un rêve éveillé.
Espérons que cette splendide création vivra au-delà du festival pour ravir d’autres publics et d’autres scènes.

Claire Darfeuille
Michaël Barriera
Le 10 octobre 2011

Distribution sur http://www.festival-idf.fr