Le théâtre des Frères Poussière, carrefour de l’Europe
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Au 6 rue des Noyers, se cache un vieux théâtre. Passée la petite porte de fer gris, l’antique scène s’abrite dans un entrepôt impossible à chauffer.
A l’intérieur, les lourds rideaux de velours rouge, l’estrade en bois, le trou du souffleur et quelques reliques de kermesses passées témoignent de ce qui fut jadis le théâtre paroissial, connu alors sous le nom de salle Saint Christophe.
Depuis 2006, l’association des Frères Poussière tente de faire revivre le lieu et sa mémoire.
Sept spectacles y ont été montés par leur compagnie – un collectif de comédiens, étudiants et jeunes investis dans le monde associatif et la culture solidaire – et de nombreux artistes associés viennent y répéter.
Des partenaires européens
Lieu de rencontres et d’échanges, le vieux théâtre accueille également des ateliers organisés par l’association.
C’est ainsi que dimanche 30 janvier un groupe de six partenaires européens s’y sont réunis pour travailler ensemble sur le projet european whisper, dans le cadre du programme Grundtvig, l’équivalent pour les adultes des désormais fameux échanges Erasmus.
De nombreux projets ont ainsi pu voir le jour grâce aux financements européens.
« En juillet 2010, nous avons organisé un atelier sur la communication non verbale qui a réuni 15 participants de 7 pays européens et, en 2009, nous avions pris part au séminaire de contact organisé par l’agence européenne à Besançon, où nous avions noué des liens avec d’autres participants venus de toute l’Europe », raconte Guylène PICQ, administratrice de l’association des Frères Poussière.
De ces multiples rencontres naît un projet commun : que chacun rassemble ses histoires, puis que les autres s’en emparent pour les restituer sous la forme qui leur sied : photo, théâtre, film, danse…
C’est ainsi que les témoignages d’Albertivillariens, rassemblés dans le cadre du travail de collecte que mène l’association, intitulé Aubermémoires, trouvent une nouvelle vie en Norvège, en Espagne ou encore en Allemagne.
La rencontre peut aboutir à de surprenantes métamorphoses, ainsi des jeunes Danois de l’Afuk (Academy for Untamed Creativity, établissement à destination des jeunes déscolarisés) ont transformé le récit d’un célèbre Albertivillarien en folk song anglaise à la Bob Dylan…
D’autres surprises seront à découvrir au printemps, fruit de cette créative mise en commun des genres et des cultures.
60 participants de toute l’Europe sont attendus du 4 au 8 mai au vieux théâtre pour les derniers ateliers du projet european whisper et leur restitution au public dans la ville.
Pas la fin de l’histoire pour autant, puisque les jeunes Danois de l’Afuk ont proposé de venir donner un coup de main à la rénovation du théâtre qui doit être remis aux normes pour accueillir de nouveau du public.
A ce propos, une journée de soutien sera organisée cet automne par l’association avec tous les artistes associés dans le cadre du festival Porte Voix afin de collecter les fonds nécessaires.
Participation hautement recommandée !
Claire Darfeuille
Le 8 février 2011