Riez vous êtes poussés
Tout a commencé au petit matin, par un pantagruélique petit déjeuner préparé et servi par les membres de la Nounourserie de Bafah au Q.G de la compagnie des Souffleurs, rue Chapon.
Puis à 7 h, à l’heure et sans moteur, le silence s’est imposé.
Vélos, scooters, voitures ou camions… personne n’y a échappé. A peine entré dans le périmètre des rues rendues silencieuses, chacun devait jouer le jeu, moteur éteint et bouche cousue, seul le chuchotement était permis !
Sur plusieurs centaines de mètres, plus de 200 personnes, volontaires comme le maire, Jacques Salvator ou simples passants, ont poussé tout ce qui roulait rues de La Courneuve, Charron, du Moutier et du Docteur Pesqué.
Surpris mais ravis les conducteurs se sont gentiment prêtés à cet incroyable événement imaginé par Les Souffleurs, une compagnie installée rue Chapon et à qui l’on doit de bien jolis moments.
Celui-ci restera dans les annales de la ville pour ce vent de poésie qu’il a fait souffler sur le centre-ville.
Bien sûr, il aura fallu des trésors de pédagogie et d’amabilité pour expliquer aux automobilistes ce qui les attendait une fois le périmètre franchi.
Ce fut le travail des Souffleurs auxquels étaient associées les forces de la Police municipale et de La Croix Rouge.
Pour ajouter une touche musicale à cet instant, les flonflons de l’Accordéon club se sont baladés autour de ce périmètre magique. « Cela a été une exaltation joyeuse à pousser ces gros jouets qu’étaient devenus les autos et les camions », a résumé Olivier Comte de la Compagnie des Souffleurs, enchanté pour ce joli coup porté à la spirale infernale et bruyante qui nous aspire au quotidien.
Un pari improbable, rendu possible grâce à la complicité des gens du quartier, à l’image de Djamel, du Bar des Amis, qui a accueilli, avant et pendant l’évènement, l’importante logistique mise en place par les Souffleurs.
Flairant la belle affaire, les médias ne s’y sont d’ailleurs pas trompés.
Arte, France 3, France Culture, le journal Le Parisien et Aubermensuel étaient sur le coup, les uns ayant annoncé l’événement, les autres en rendront compte.
Maria Domingues
Photos : Michaël Barriera
Le 16 décembre 2010