Habitats et transports publics

Urgence… Pour signer la convention
du Programme national de requalification
des quartiers anciens dégradés
(PNRQAD) avec l’Etat avant que
2011 ne débutât, il fallait donc la voter et
convoquer à ces fins ce conseil municipal
extraordinaire, du 16 novembre, pour précéder
« Plaine Commune qui délibérera
également à la fin de novembre et qui participera
au financement du projet à hauteur
de 9,6 millions d’euros », a précisé le
maire, Jacques Salvator.

L’édile a par ailleurs
rappelé que ce projet de rénovation
du centre-ville avait fait l’objet de présentations
publiques en septembre et octobre.
De la sorte les élus ont pu voter, à l’unanimité,
la convention du PNRQAD, un dispositif
de l’Etat piloté par l’ANRU dont la ville de
Saint-Denis va aussi bénéficier.
« Malgré plusieurs Opérations programmées
d’amélioration de l’habitat [la dernière
s’est achevée en juillet 2006], une étude a montré qu’il était nécessaire
d’intervenir beaucoup plus en profondeur
sur l’ensemble du centre-ville élargi au
Marcreux », avait restitué Evelyne Yonnet,
maire-adjointe.

Nécessaire car la forte concentration de l’habitat
privé dégradé sur le secteur présente
des risques pour la population et une fragilisation
économique des ménages domiciliés
à ces adresses.
Nécessaire encore lorsqu’il
s’agit – avec l’arrivée du métro à la mairie en
2016 – « de replacer le centre-ville au coeur
des dynamiques du territoire », a précisé
Viviane Dignoire, en charge de l’Habitat
ancien sur Plaine Commune.

La transformation du centre-ville

Ouverture prochaine du centre commercial
du Millénaire, implantation du Campus
Condorcet… voilà pour « obliger » la transformation
d’Auber en son centre avec force
requalifications (rue du Moutier notamment),
démolitions et constructions : « L’objectif
du projet, c’est de faire en sorte que les
populations qui vivent dans le centre y restent
 », a assuré Jacques Salvator.
Ainsi, le
PNRQAD sera mis en oeuvre dans les 7 ans
à venir, jusqu’en 2016 donc, et s’intègre dans
une vision urbanistique plus globale – une
étude menée par le cabinet Panerai est en
cours – pour considérer ce que sera le centre-ville d’Aubervilliers à l’horizon 2030.

En outre, et pour compléter le PNRQAD,
les élus ont voté une convention d’OPAHRU
d’une durée de 5 ans : sur 5 400 logements
concernés, environ 500 d’entre eux
pourraient bénéficier d’une rénovation.
Dans la foulée, il s’agissait pour les élus et
les habitants d’Aubervilliers de s’imprégner
des deux grands projets de transport public
qui concernent l’Ile-de-France : soit le réseau
du Grand Paris (le Grand Huit soutenu par
le gouvernement) et Arc Express défendu
par le Conseil général.
La Commission nationale du débat public
(CNDP) organisant les rencontres pour informer
la population et lui permettre de s’exprimer,
« il était important pour nous, en
tant que collectivité, que nous nous préparions
à rédiger un cahier d’acteurs afin de
pouvoir donner notre avis sur la question »,
a expliqué le maire.

Le réseau de transport du Grand Paris, également
connu sous l’appellation de Grand
Huit, consiste en un projet de 3 lignes de
supermétro automatique et régional, celles-là
réalisées en boucle autour de Paris.
Sa
conception renvoie à une logique de développement
pour relier entre eux les futurs
pôles économiques de la Défense ou du
plateau de Saclay aux aéroports de Roissy
et Orly.

Arc Express et Grand Huit : deux projets complémentaires

Arc Express consiste en un projet de métro
automatique de rocade, c’est-à-dire qui évite
de passer par le centre de Paris, pour favoriser
les déplacements de banlieue à banlieue
avec des stations assez rapprochées.
Ses
tracés autorisent les correspondances avec
le réseau de transport existant et entendent désenclaver certains quartiers mal desservis.
Tracés ?
Arc Express présente cette singularité
de proposer des trajets alternatifs :
dans l’un d’entre ceux-là, Aubervilliers disposerait
de deux stations de supermétro avec
Mairie d’Aubervilliers et Fort d’Aubervilliers
ou Aubervilliers Quatre-Chemins [1].

De la même façon que Plaine Commune, le
conseil municipal voit une complémentarité
entre ces deux grands projets et s’est prononcé
pour qu’ils soient réalisés.
De fait,
Aubervilliers ne serait pas directement desservie
par le projet de Grand Huit, mais si
Arc Express se réalise – et que la ligne 7 est
prolongée jusqu’au Bourget – les stations
Saint-Denis Pleyel et le Bourget seraient
accessibles…

Au chapitre des voeux donc, les élus se sont
prononcés pour les choix des stations Mairie
d’Aubervilliers et Fort d’Aubervilliers
dans le projet Arc Express ; pour le prolongement
du futur Tram’y (Tramway T8)
jusqu’à la future station et Gare de RER
Eole Evangile… cette dernière à proximité
du Campus Condorcet.
C’est tout ? Non, le conseil municipal souhaite
également le prolongement de la ligne
12 à La Courneuve pour la correspondance
avec le RER B.

Eric Guignet
Le 6 décembre 2010

RÉUNION PUBLIQUE ARC EXPRESS

Faut-il réaliser ce projet ?
Quel tracé choisir ?
Mardi 18 janvier 2011, 20 heures
Espace Fraternité
10-12 rue de la Gare.

ARC EXPRESS

• 4 arcs dont 2 prioritaires et 60 km
  pour la rocade complète.
• Environ 50 stations distantes de 1
  à 1,5 km : 40 km/h de vitesse moyenne.
• Premiers travaux fin 2012 pour une
  première mise en service en 2017.
• Coût : 6 milliards d’euros – quasiment
  financés – pour l’ensemble de la rocade.

LE PNRQAD (2010-2016) EN CHIFFRES

 Démolition de 172 logements.
 Construction de 364 logements
(dont 178 logements sociaux).
 Requalification de la rue du Moutier,
(création d’une voie nouvelle entre les rues
Ferragus et du Moutier).
 Création d’un pôle des solidarités au
37 rue du Port.
 Coût global de l’opération :
75 millions d’euros (53 % du financement
repose sur les propriétaires privés
et les bailleurs sociaux) ; Etat, 18 millions ;
Plaine Commune, 9,6 millions ;
Ville d’Aubervilliers, 3 millions.
Le Conseil général, la Caisse des dépôts
et consignations et d’autres financements
de droits communs s’élèvent à 4,5 millions.

LE GRAND HUIT

• 3 lignes : Roissy-Charles de Gaulle/Orly
  (via Pleyel et Paris) ; Roissy-Charles de
  Gaulle/Orly (via La Défense) ; Le Bourget/
  La Défense.
• 150 km, 40 gares et 65 km/h de moyenne
  pour les rames automatiques.
• Certains tronçons pourraient être
  opérationnels en 2018.
• Coût : 25 milliards d’euros.