Rencontre autour de l’exposition "L’enfance dans le regard de Willy Ronis"
Contenu
La Librairie Les Mots Passants présentent une rencontre avec Suzanne Brun, Fred Jacquemot, Alex Jordan, Pierre Terrasson, Willy Vainqueur ainsi que Didier Daeninckx autour de l’exposition et du catalogue « L’enfance dans le regard de Willy Ronis et dans l’objectif contemporain de cinq photographes d’Aubervilliers ».
Vidéo sur l’exposition "L’enfance dans le regard de Willy Ronis"
Suzanne Brun est née en 1962. Autodidacte, elle vit et travaille entre Paris et Aubervilliers.
Peintre en lettres de formation et de métier, c’est dans les années 1990
que Suzane Brun commence a s’intéresser à la photographie.
_Entre 1993 et 1996, elle devient assistante photographe dans divers studios parisiens
afin d’y apprendre les techniques de la lumière.
Durant cette période, elle assiste également des photographes-reporters comme Alexandra Boulat, Vladimir Sichov ou encore Tom Haley.
Elle perfectionne ses connaissances techniques en suivant des formations
(Spéos Paris Photographic Institute , E.N.S.L.L ) liées à l’image.
De 1997 à 2005, elle travaille pour l’agence Sipa Press.
En 2003, elle crée l’association Achromatik, structure dédiée à la photographie,
où elle exerce son activité de photographe auteur et assure la responsabilité des activités de l’association.
Elle est actuellement en résidence à la Villa Mais d’Ici, friche culturelle située à Aubervilliers.
Né en France en 1968, reporter autodidacte,
Fred Jacquemot conçoit la pratique photographique comme un art engagé.
En 1998, son premier travail sur le combat des indiens zapatistes au Chiapas (Mexique) et sur les
rassemblements altermondialistes lui permet d’affirmer son intérêt pour les sujets politiques et sociaux.
Il tente de comprendre, à travers la pratique du reportage photographique et une recherche esthétique
approfondie, les rapports de l’homme avec ses semblables, la société et l’environnement.
Dans la continuité de cette exploration, Frédéric Jacquemot a entrepris un travail photographique sur les
conséquences du néo-libéralisme et l’émergence d’une nouvelle conscience politique populaire en Amérique
latine : L’Amérique latine dans la tourmente (98/2007).
A travers plusieurs reportages au Venezuela sur la
révolution bolivarienne, au Mexique sur la colonie pénale Islas Marias, les enfants des rues à Mexico DF,
Frédéric Jacquemot a essayé d’approcher l’humanité dans ses errances et ses espoirs.
Ses photographies sont régulièrement publiées par la presse internationale
(Le Monde Diplomatique, Le Monde, Libération, Courrier International, Figaro magazine,
La Chronique d’Amnesty International, VSD, Regards, The New-York Times, GEO Corée, Internazionale, Private…),
et ont fait l’objet d’expositions et de projections en France et à l’étranger.
Frédéric Jacquemot a reçu le 2e prix du concours INAH (Institut National d’Anthropologie et d’Histoire) – Mexique 98.
Né en 1947 en Allemagne, Alex Jordan arrive en France en 1976. Il habite à Aubervilliers depuis 1984.
Après des études d’art plastiques à Düsseldorf (ex-RFA), il enchaîne toutes sortes de boulots "à la marge".
Militant politique, son départ en 1976 pour la France est motivé par un ras-le-bol du climat années de plomb
en Allemagne, et l’espoir d’un projet politique novateur français : "l’union du peuple français".
Il rejoint le collectif de graphistes Grapus,
et gagne avec ce groupe le "grand prix national des arts graphiques" en 1991.
Depuis l’éclatement de ce groupe de renommée internationale
il anime l’atelier de création graphique Nous Travaillons ensemble (NTE, www.noustravaillonsensemble.fr)
qui représente pour lui une « continuité d’agitation ».
Parallèlement en 1985, il co-fonde l’association de photographes "le bar Floréal » - photographie (www.bar-floreal.com).
Depuis 1993 il est également professeur de communication
visuelle à la Kunsthochschule Berlin-Weißensee (www.kh-berlin.de)
Diplômé de l’Ecole Nationale supérieure des Beaux-arts, Pierre Terrasson s’oriente vers la photo de rock
dans les années 1980.
Ses photographies de stars (Mick Jagger, Serge Gainsbourg, Cure)
sont largement diffusées dans la presse. C’est à cette date qu’il s’établit à la Maladrerie.
Durant les années 1990, il accompagne une nouvelle génération de la chanson française en réalisant
photographies, clips, pochettes de disque, pour des artistes
tels que Vanessa Paradis, Zazie, Obispo, Kent ou Francois Hadji Lazaro.
Depuis les années 2000, il s’est orienté plus particulièrement vers la culture urbaine et les artistes rap et raï.
Voyageur infatigable, il réalise des reportages des pays qu’il traverse et participe aussi à des projets plus
« locaux », comme en 2004, autour de la destruction de deux barres dans les 4 000 logements de La Courneuve.
Pierre Terrasson expose du 21 janvier au 21 février 2010 une sélection de photographies de Serge Gainsbourg
à la galerie Hautefeuille à Paris (6e).
Pour l’exposition "l’enfance dans le regard de Willy Ronis...",
Pierre Terrasson a sélectionné des photographies prises dans le quartier de la Maladrerie
dans les années 1980 ainsi que plusieurs images actuelles.
Suite à une formation universitaire sur les outils et les techniques de la communication audiovisuelle,
Willy Vainqueur investit rapidement le champ de la photographie documentaire, et base une grande partie de son
travail sur l’actualité locale essentiellement sur le département de la Seine-Saint-Denis.
Il privilégie les rencontres humaines, les choses du quotidien, et cultive un rapport à l’intime, pour raconter la
mémoire des lieux et les histoires particulières des gens qu’il croise au détour de son objectif.
Et particulièrement à Aubervilliers où il exerce fonction de photographe du service communication depuis 1991.
Ses photographies font l’objet de publication dans la presse locale et nationale,
et servent de support à des campagnes de communication dans le secteur institutionnel.
Il participe régulièrement à des projets artistiques et culturels notamment en lien avec le Festival Villes des
musiques du monde : le projet « mur murs » est une carte blanche qui lui est confiée pour exposer sur les murs
de la ville les artistes et le public de ce festival.
Proche de la scène musicale, il a collaboré plusieurs années
avec le Printemps de Bourges et actuellement il suit de près la scène afro-antillaise
(Roger Raspail, Alain Jean-Marie) ainsi que les projets de D’ de kabal.
Didier Daeninckx et Willy Ronis
une rencontre, une évidence
Né en 1949 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Didier Daeninckx est un auteur de romans noirs, de nouvelles et d’essais.
À dix-sept ans, il devient ouvrier imprimeur, animateur culturel puis journaliste local.
Il écrit un premier roman, Mort au premier tour (1982), où l’on voit apparaître le
personnage de l’inspecteur Cadin. Le second, Meurtres pour mémoire (1984) publié
dans la Série noire lui ouvre les portes de la notoriété.
Lauréat de nombreux prix
littéraires, il publie des romans et des nouvelles qui ont été largement adaptées pour
la radio, le théâtre, le cinéma, la télévision. Témoin de son temps, il évoque aussi
dans ses écrits des périodes douloureuses de l’histoire nationale.
Il vit à Aubervilliers depuis de nombreuses années.
Didier Daeninckx décrit en ces termes sa rencontre avec Ronis :
« Militant syndical, j’avais remarqué la qualité de son regard sur le monde ouvrier dans des publications comme La Vie ouvrière.
J’ai vu Willy Ronis pour la première fois en juin 1986, dans une usine désaffectée, à la Plaine Saint-Denis où l’on fêtait le
cinquantenaire du Front populaire.
Il était accompagné de Rose Zehner, cette femme énergique que l’on voit
sur l’une de ses photos les plus célèbres réalisée alors qu’elle prend la parole chez Citroën au cours d’une
grève, en 1937.
Je n’ai pas, alors, osé l’aborder. Notre rencontre s’est faite autour d’un petit livre, "Quartier du
Globe", que j’avais offert à Willy Ronis en 1989.
J’y évoquais la banlieue pavillonnaire des années 1950 et
1960, en rendant hommage à tous ceux de ma famille qui y avaient vécu. J’y parlais aussi de l’abandon auquel les
mutations de la société avaient livré ces prolétaires orgueilleux, le naufrage d’une communauté humaine, la
désintégration d’un univers.
C’est cet univers qui figure sur nombre de planches-contacts de Willy Ronis, une
sorte d’immense travelling qui nous donne à voir, à comprendre, à aimer des êtres saisis dans tous les actes de
la vie : le travail, les loisirs, le plaisir, la fatigue, la lutte, l’immense besoin de solidarité. »
Exposition "L’enfance dans le regard de Willy Ronis et dans l’objectif contemporain de cinq photographes d’Aubervilliers"
Du 5 juin au 31 juillet 2010 - Square Stalingrad, avenue de la République ; Médiathèque Saint-John Perse, 2 rue Edouard-Poisson. Aubervilliers
Librairie Les Mots Passants
2, rue du Moutier
93300 Aubervilliers
Tél/fax : 01 48 34 58 12