La tranquilité : une quête, un droit
Avec ce conseil extraordinaire qui fait suite à dix réunions publiques qui ont rassemblé un millier d’Albertivillariens, nous avons tenu à recenser et à activer une série de mesures qui vont toutes dans le même sens : plus de sérénité et moins d’insécurité. »
C’est par ce préambule que le maire, Jacques Salvator, a donné le signal de départ d’une séance marathon qui durera cinq heures, après avoir salué la présence du sous-préfet Olivier Dubaut et du commissaire Emmanuel Boisard.
Les représentants de chaque groupe politique ont ensuite exprimé, dans l’ensemble, leur satisfaction quant à la tenue de ce conseil inédit dont l’idée avait été émise par le conseiller Didier Paupert (UNA).
Le groupe socialiste, par la voix du maire-
adjoint Jean-Yves Vannier, a souligné « la montée en puissance des moyens donnés à la Police municipale » ainsi que l’importance du triptyque « prévention, réparation et sanction ».
De son côté, le conseillerSylvain Ros a rappelé « que les Verts étaient opposés, dès le départ, à la création d’une Police municipale parce que la sécurité est une fonction régalienne de l’Etat ».
Abderrahim Hafidi, maire-adjoint et président des Radicaux de gauche, a affirmé son « soutien à ce conseil extraordinaire qui marque un tournant dans la politique municipale et qui relève d’un vrai travail partenarial ».
Pour Malika Ahmed, Divers gauche, « il y a dans cette initiative des outils très intéressants pour lutter contre l’insécurité ».
Pascal Beaudet, pour le Parti communiste et citoyen, s’est inquiété « des missions de la Police municipale, qui ne doit pas être un palliatif à la Police nationale » et a demandé « un bilan détaillé des propositions présentées, lors d’un prochain conseil ».
Le conseiller et représentant de l’Union du Nouvel Aubervilliers, Didier Paupert, s’est déclaré « très favorable à la vidéo surveillance », mais a regretté « que les effectifs de la Police municipale ne soient pas plus importants ».
Enfin, le conseiller Fayçal Meynia de l’UMP a critiqué « la passivité de l’équipe municipale » et regretté que « les propositions portent davantage sur la prévention que sur la répression ».
Sept chapitres se partageaient l’ordre du jour : les intervention publiques, la prévention de la toxicomanie, la prévention de la délinquance et la sécurisation de l’espace public, l’aide aux victimes, la sécurité routière, la tranquillité publique et la Police municipale.
A l’intérieur, une série de protocoles, de chartes, des bilans, des créations de postes, des conventions de fonctionnement, des arrêtés légiférant sur la vente d’alcool et la circulation des deux-roues…
Parmi les points abordés, le maire a proposé la création d’une mission d’information et d’évaluation sur la vidéo protection pour juger de l’intérêt ou pas d’y avoir recours.
Composée d’élus de toutes les tendances politiques, elle sera présidée par Fayçal Meynia (UMP) et devra rendre ses conclusions dans les six mois.
« La demande d’une vidéo surveillance par la population a été mise en avant lors des réunions de quartier, a rappelé le maire. Nous y répondons, en partie, ce soir… »
Vidéo sur le Conseil municipal extraordinaire
La réorganisation de la Police municipale, son déménagement en centre-ville d’ici deux mois, et l’embauche de sept nouveaux agents portant l’effectif à vingt-deux policiers municipaux figuraient aussi au tableau des nouveautés.
De même que les arrêtés municipaux qui prohibent la circulation des deux-roues non homologués, ceux qui légifèrent sur la vente d’alcool désormais interdite à partir d’une certaine heure…
Une batterie de textes qui donneront ainsi plus de latitude à la Police municipale pour dresser des PV.
L’aspect prévention a largement pris sa place, à travers la création d’un centre de soins, d’accompagnement et de prévention des addictologies, la mise en place d’un groupe de suivi de la délinquance et la mise en route du nouveau Contrat local de sécurité.
L’aide aux victimes s’est traduite par l’arrivée au commissariat, depuis le mois d’octobre, d’une assistante sociale rémunérée par la commune et, fait plus récent, la désignation d’un médiateur municipal, en la personne du conseiller Jean-Loup Ogé, dont la mission sera de désamorcer les petits conflits entre les usagers et l’administration…
La tenue de ce conseil extraordinaire avait autant vocation à pointer les nombreuses mesures, déjà prises ou envisagées, pour lutter contre l’insécurité qu’à rappeler que le maintien de l’ordre et la sécurité des biens et des personnes relèvent, d’abord et avant tout, de l’Etat, via la Police nationale.
« Une réalité qui ne doit pas empêcher la nécessaire mobilisation de tous dans cette quête légitime d’une vie empreinte de plus de tranquillité et de sérénité », soulignait le maire avant de donner rendez-vous à tous, dans un an, pour un bilan détaillé et chiffré.
Maria Domingues
Le 4 décembre 2009