Rapprocher la justice des citoyens
Contenu
En mars 2000, Aubervilliers ouvrait la
première Maison de Justice et du
Droit (MJD) du département.
Aujourd’hui,
ses permanences juridiques gratuites
couvrent tous les versants de la vie
quotidienne.
La structure, discrète mais efficace,
ouvrira ses portes à toute la population,
samedi 7 novembre, pour mieux se
faire connaître.
« Depuis le mois de janvier, les demandes
du public concernent principalement des
problèmes de surendettement, de licenciement
ou d’expulsion, observe Chantal
Hediguer-Deniau, greffière de la MJD,
avant, elles étaient plutôt liées au droit de
la famille ou au droit civil. »
La nécessité
d’une aide juridique proche des habitants se
passe d’illustration supplémentaire.
« Notre
objectif était de gommer l’effet de distance
entre le droit et les citoyens », témoigne
Bernard Vincent, conseiller municipal et
initiateur, avec l’ancien maire Jack Ralite,
de la création de la MJD.
« Dès l’origine, il
nous a semblé important de créer un socle
répondant à toutes les demandes : soutien
à la parentalité, permanences d’avocats,
aide aux victimes, surendettement, droit
du séjour.
Depuis 2008, le mouvement s’est
accéléré et complété sur le plan des discriminations,
des violences faites aux femmes
et du droit du logement. »
Cette belle bâtisse plantée au bord du square
Stalingrad a une autre vocation moins
connue : sa mission judiciaire.
C’est dans
ce cadre qu’elle est placée sous l’autorité
du procureur du Tribunal de Grande
Instance de Bobigny.
Les délégués du procureur
y mettent en oeuvre des mesures
alternatives aux poursuites pénales, décidées
dans le cadre d’affaires mineures.
La mobilisation de différents acteurs
La MJD accueille aussi un auxiliaire de
justice, le conciliateur, qui s’efforce de trouver,
avec les deux parties, des solutions
amiables à de petits litiges civils (voisinage,
logement, consommation).
A la croisée de ces deux missions, le greffier
est un personnage clef. Un rôle sur mesure
pour Chantal Hediguer-Deniau, qui navigue
avec aisance dans les questions juridiques
et confesse volontiers « préférer les
gens aux dossiers ».
C’est à elle que les visiteurs
exposent leurs problèmes.
Ecoute
et diagnostic pour orienter vers une des permanences
de la MJD, expliquer et donner
un conseil : « L’envoi d’un courrier recommandé
par exemple, qui est la première
étape pour engager une procédure, ou le recours
à l’injonction de faire et à l’injonction
de payer, deux procédures gratuites du
Tribunal d’Instance. »
Pour Agnès Marty, responsable du service
Prévention et aide aux victimes : « La Maison
de Justice et du Droit est aussi un lieu
ressources pour la ville qui apporte des réponses
à des questions auxquelles nos services
sont confrontés, mais qui échappent
à leur terrain d’action.
L’office public de
l’habitat ou les services sociaux envoient
ainsi parfois les Albertivillariens vers la
MJD, pour de l’assistance juridique. »
Un lieu à redécouvrir donc, le 7 novembre,
à l’occasion des portes ouvertes.
Véronique Petit
Le 5 novembre 2009