L’incontournable hausse des impôts

C’était dans les tuyaux… Le
« diagnostic partagé » des
finances de la ville largement rendu public auprès
de la population et des différentes sensibilités politiques du conseil munici-
pal, la hausse de la fiscalité était attendue et même précisément chiffrée.
Pour autant, et dès l’ouverture de
séance, le maire, Jacques Salvator, a
surpris tout le monde en proposant
une augmentation moins importante
que prévue :
 + 13 % pour la taxe
d’habitation
 + 16 % pour les taxes
foncières (au lieu des 15 % et 18 %
initialement indiqués)…

Ces 2 points
de minoration « correspondent à un
manque de 600 000 euros sur les
recettes, et sont en partie compensés
par le plan de relance gouvernemental
qui autorise la perception anticipée
de deux années de TVA », explique
le maire.

Pour la commune, un tel remboursement permet une recette d’investissement supplémentaire de 2,1 millions.
Très concrètement pour 2009,
la taxe d’habitation ressortira à un
taux de 15,41 %, et la taxe sur le foncier bâti à 24,19 % (30,41 % pour le
foncier non bâti).
« Pour la fraction
de la population qui en ressentira plus
le poids, nous prendrons des mesures
d’accompagnement à l’automne,
lorsque les feuilles d’impôts tomberont », tempère Jacques Salvator.

Au total, le budget 2009 se chiffre
ainsi à un peu plus de 133 millions
d’euros (96 millions pour le fonctionnement et 37 millions en investissement).
Pour l’équilibre budgétaire,
la Ville va recruter prochainement
un contrôleur de gestion indique le
maire : « Le levier fiscal ne suffira à
faire face à l’ensemble des échéances,
une progression extrêmement maîtrisée des dépenses de fonctionnement s’impose. »

De fait, celles-ci n’augmenteront
globalement que de 1,41 % cependant que les charges de personnel – le
poste le plus important au titre des
dépenses – affichent une hausse
modérée de 2,76 %.

Dans le même temps, les politiques
sociales sont maintenues pour parer
les effets de la crise et l’investissement
se maintient à un niveau dynamique :
travaux, entretien, aménagement,
équipements scolaires, équipements
sportifs, culturels et autres liés à la
petite enfance…

Le programme des investissements
met de la sorte plus de 19 millions
d’euros sur le tapis, auxquels s’ajoutent les 18,1 millions de crédits engagés par Plaine Commune (charge
nette de 6,3 millions pour la Ville).

Eric Guignet
Le 1er avril 2009

Les réactions

PASCAL BEAUDET
Groupe communiste et citoyen
« Faire grimper la feuille d’impôt
de près de 16 %. C’est trop ! Notre
groupe se trouve dans l’impossibilité
d’adopter ce budget. Nous aurions
pourtant souhaité ne pas voter contre.
Il nous paraissait indispensable et
possible de travailler un étalement
de l’augmentation proposé sur deux
exercices budgétaires. »

FAYÇAL MÉNIA
UMP
« Nous prenons acte de la baisse de
2 points que vous venez de nous soumettre. Mais les taux d’imposition
que vous allez appliquer restent très
élevés et insupportables par de nombreuses familles. »

BENOÎT LOGRE
Groupe socialiste et républicain
« On sait que les attentes sont fortes mais toutes les propositions vont
dans le bon sens… Mise en place
d’un contrôle de gestion, recherche
de nouvelles recettes : nous ne
sommes pas contre le levier fiscal dans
la mesure où les réels efforts demandés ont un sens. Nous retrouvons
cette volonté et cet engagement
de “Ville en mouvement” dans la
délibération qui nous est proposée
ce soir. »

DIDIER PAUPERT
UNA
« Vous ne nous proposez comme
plan de redressement qu’une seule
augmentation de la fiscalité locale. Ce
n’est pas sérieux. Il faudrait plutôt
adapter les dépenses de la commune à
sa capacité à y faire face. »

ABDERRAHIM HAFIDI
Parti radical de gauche
« La décision politique que vous
prenez et que nous assumons avec
vous ne doit en aucun cas se déconnecter des causes profondes qui nous
conduisent à un tel choix. En contrepartie de ces augmentations, il faut se
donner un cap nouveau, ce qui doit
se traduire par une meilleure attractivité de notre ville. »

JEAN-FRANÇOIS MONINO
Verts
« Je remercie le maire d’avoir fait
un effort pour que les augmentations
soient minimales. 2 % de différence
par rapport à ce qui était prévu, ce
n’est pas rien. Nous demandons un
effort à la population, et tout le
monde – et nous-mêmes – y participe. Je souhaiterais qu’on mette en
place une commission pour mieux
appréhender les embauches faites sur
la Ville. »

MALIKA AHMED
Divers gauche
« Tout en notant l’effort pour
modérer la hausse d’impôt, je pose la
question : est-ce que nous devrons
supporter d’autres hausses les prochaines années et, si cela allait mieux,
y aura-t-il une baisse envisageable ? »