La saison 2008-2009 du TCA en douze spectacles

Et tout débutera par une étoile filante. Avec la comédienne Anouk Grinberg qui, le 23 septembre, fera une lecture de lettres de Rosa Luxemburg.
Une surprenante ode à la beauté du monde (malgré ses injustices) écrites de prison par la révolutionnaire allemande au cœur vibrant… et tendre.

Suivra, du 25 septembre au 19 octobre, la reprise de Conversations avec ma mère, mise en scène et interprétée par le directeur du TCA, Didier Bezace. Argentine 2001, la crise économique, tout s’effondre pour Jaime… sinon la tendresse vacharde de sa mère âgée dont il redécouvre à quel point elle lui importe maintenant que le reste a disparu.
« Un petit chef-d’œuvre d’humour », pour Le Monde. « Un moment de théâtre étonnamment poétique », pour Le Nouvel Observateur.

Du 7 au 11 octobre, en partenariat avec la Ville de Pantin et dans sa salle Jacques Brel, Le Silence des communistes, du théâtre en mouvement avec de la parole d’aujourd’hui, un débat épistolaire entre un syndicaliste et deux anciens communistes.
« Pourquoi vous taisez-vous ? », débute le premier. Passé, présent, futur, de l’espoir aux désillusions, tout y passe !
Une performance saluée durant le festival d’Avignon pour la force de l’émotion dégagée.

Du 31 octobre au 30 novembre, Aden Arabie, le magnifique texte de Paul Nizan, ce héraut rejeté d’une vérité refoulée par ses camarades, revivra dans la bouche des comédiens Daniel Delabesse et Thierry Gibault. Paul Nizan ?
Une âme révoltée. « J’avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. »

Autre personnage célèbre convoqué sur les planches du TCA du 14 au 30 novembre, Mon Général lui-même pour un « De Gaulle en mai ».
Une satire politique au goût ubuesque tirée du journal d’une âme damnée, Jacques Foccart, et mitonnée par le grand maître Jean-Louis Benoit.

Du 11 au 13 décembre, pour un spectacle tout public à partir de 8 ans, « Les sorcières » viendront à Aubervilliers avec leurs balais.
Quarante marionnettes en scène pour une fantaisie décalée, noire et drôle sur un texte de Roald Dahl, l’auteur de Charlie et la chocolaterie.
Du 9 au 25 janvier, le talent tendu et sensuel d’Anne Théron, déjà vue au TCA avec La Religieuse et Antigone, pour la pièce Amour/Variations, le dialogue de deux témoins d’un amour fou…

Du 17 janvier au 1er février, Jeux Doubles, où quatre mères des années 60 évoquent leur vie, puis trente ans après, leurs quatre filles à leur tour.
La condition féminine entre son quotidien et ses rêves renouvelés d’émancipation…

Gabriel Garran revient ! Le temps d’un spectacle, du 5 au 21 mars, le premier directeur du TCA offrira un cadeau en forme de bijou aux Albertivillariens pour ces retrouvailles.
La correspondance de Louis Jouvet et de Romain Gary autour d’un projet de pièce qui n’aboutira jamais.
Entre les leçons de l’un et les aspirations artistiques de l’autre, un dialogue sur le rêve de créer une oeuvre. Un joyau.

Du 12 au 28 mars, place à (au) King… L’histoire vraie de King C. Gillette, inventeur du rasoir jetable, self-made-man devenu multimillionnaire au début du 20e siècle… et qui tournera le dos à sa fortune en devenant le prophète illuminé d’une société nouvelle où l’argent n’existerait plus !
Capitalisme, utopie et totalitarisme, une énigme poétique et politique…

Suivront, du 1er au 3 avril, puis du 5 au 7 mai, deux spectacles pour le jeune public : Isberg (à partir de 10 ans), sur l’adolescence de trois orphelins, fragile et pleine d’envies ; et Le Collectionneur d’instants, où un vieil homme raconte son enfance et sa découverte d’un trésor, des peintures oubliées par un artiste dans un recoin d’appartement, qui lui feront découvrir la force de l’imaginaire qui rend tout possible…

L’année se conclura, c’est désormais un rendez-vous attendu, par les Rencontres Ici et Là, avec des pièces courtes données un peu partout dans la ville.
Que le rideau s’ouvre…

Frédéric Medeiros

Renseignements, abonnements et réservations au 01.48.33.16.16