Archives de la Ville d’Aubervilliers

Une déclaration du maire à propos du squat de la Maladrerie

publié le 11 septembre 2007 (modifié le 12 septembre 2007)

Madame, Monsieur,

On a tellement parlé, ces derniers jours, de notre ville et parfois on a tellement calomnié ses intentions qu’il est bien que je vous dise mon opinion au moment où l’affaire des occupations illégales de La Maladrerie trouve une issue positive.

Depuis le premier jour, j’ai demandé aux autorités compétentes, notamment préfectorales, l’ouverture d’une négociation avec les familles qui occupaient le parvis devant l’école.
Il a fallu attendre 2 mois pour qu’un juge accepte l’idée que ce campement provoquait une gêne pour la rentrée scolaire.

Depuis le premier jour, je soutiens l’OPHLM qui exige la restitution des appartements occupés par la force avec la complicité maffieuse d’individus qui exploitent la misère humaine.
Je suis heureux d’avoir privilégié la discussion avec la préfecture, le ministère du Logement, celui de l’Éducation nationale plutôt que la polémique avec les médias.

Enfin, lundi 10 septembre, les négociations se sont ouvertes pour trouver des solutions de logement, hors Aubervilliers, aux familles engagées dans le conflit avec l’Etat et lever le campement le 11 septembre au matin.
La fermeté de la municipalité a permis l’élaboration d’une solution heureuse.

L’accord entre l’association Droit au Logement, les délégués des familles et la préfecture prévoit notamment :
- qu’aucun relogement de squatters ne sera fait à Aubervilliers,
- que les familles expulsées sont hébergées à Vaujours,
- que toutes paient à l’OPHLM les indemnités d’occupation fixées par le tribunal,
- la création d’un GIP (groupement d’intérêt public) qui travaillera sur la situation de toutes les familles occupant illégalement des logements sociaux.

Il reste cependant des problèmes graves qu’il faut maintenant aborder avec courage.
L’insuffisance de logement social mérite un traitement global à l’échelle de la région Ile-de-France qui ne construit pas plus de logement social que la région Bretagne.

Une loi permet aux préfets de se substituer aux communes défaillantes pour atteindre un minimum de 20 % de logements sociaux : pourquoi cela ne se fait-il pas ?
Je souhaite une table ronde : Urgence Logement Social Ile-de-France.

Chacun se rend bien compte qu’il va falloir du temps, même si l’on met l’argent, pour commencer à améliorer la situation du logement en Ile-de-France. Or, nous avons besoin de répondre aux situations les plus catastrophiques issues de crise comme les squats, l’évacuation de bâtiments en péril.

Je souhaite que l’on trouve suffisamment de foncier, réparti en priorité dans les communes qui sont en infraction à l’égard de la construction de logements sociaux, pour concevoir des hébergements modulables permettant d’accueillir des familles en grande détresse.

Enfin, j’affirme qu’il est de la responsabilité de la Police nationale de démanteler ces réseaux maffieux qui se sont greffés sur les logements HLM et d’agir contre les occupations illégales de logements sociaux dès lors qu’elles sont constatées, au lieu de se réfugier derrière un laisser-faire insupportable qui a conduit à l’accumulation catastrophique des squats de La Maladrerie.

J’invite Madame Rama Yade, dont la visite à Aubervilliers a créé une polémique bien inutile, à venir se rendre compte sur place du travail fait pour la défense des droits de l’homme et le respect des droits de tous et de chacun.

Je veux remercier tous les habitants, et particulièrement ceux de La Maladrerie, de leur confiance et de leur solidarité avec leur ville.

Je salue le sens des responsabilités des enseignants et les parents d’élèves du groupe scolaire dans ce moment difficile pour tous.

Je réaffirme mon soutien à tous les mal-logés, et d’abord à tous ceux qui attendent l’attribution d’un logement social à Aubervilliers, et ma volonté de faire respecter l’équité et la justice dans notre ville.



Pascal BEAUDET
Maire d’Aubervilliers
le 11 septembre 2007