Au tour de Victor Hugo
Sur le principe d’une
conférence savante
accompagnée
d’une performance
artistique, l’atelier
théâtre du Corbusier
participe à cette
soirée consacrée
à Une parole
universelle...
celle de Victor Hugo.
Où vont tous ces enfants
dont pas un seul ne rit ? »,
attaque, comme ça, une
strophe de Melancholia,
poème de Victor Hugo.
De fait, ces
grands enfants du Corbusier - des
élèves de premières, pensez donc ! -
ne sont pas là pour rigoler dans la salle
de répétition du bahut.
Ils s’échauffent...
Paradoxe, car consigne leur est
signifiée de penser au rythme auquel
on se meut lorsqu’on a froid,
lorsqu’on a faim.
Cette dizaine d’acteurs en herbe va
bientôt orienter son attention sur le
travail du regard.
Un regard que l’une
des deux coaches souhaiterait accusateur
: « Ne faites pas les choses à moitié
», leur signifiera ainsi Céline
Agniel.
Melancholia... Tirés du livre
III des Contemplations, ces alexandrins
évoquent et condamnent le travail
des enfants.
Se retournera-t-il dans sa
tombe Hugo, qui ne pouvait évidemment
pas soupçonner que, a posteriori,
son texte susciterait des heures
sup’ ?
Cela entre deux cours alors que le
bac français 2007 se profile ? Que
nenni !
Nos bacheliers sont volontaires.
« Ils ont travaillé Melancholia à
partir de l’idée d’un choeur », explique
Céline Agniel.
De sorte que l’on aura
procédé une récriture d’écriture des
phrases de ce poème.
Soit à concevoir
de petites histoires, chacune dans des
formes très différentes - certaines
dialoguées, d’autres à la première personne - desquelles on a extrait des
personnages.
Ceux-là donnent matière
à une improvisation, autour
d’Hugo donc, socle de la performance
à accomplir dans l’antre de l’Espace
Fraternité.
Après six séances, il se dégage une
tonalité un peu moins sombre de cette
réappropriation.
D’ailleurs, fatigue ou trac ainsi expulsé, vient un
moment où les comédiens se bidonnent
et se relâchent.
A ce stade de leur
préparation, ne leur restaient que
quelques heures avant le grand du
19 mars.
Une parole universelle : Victor
Hugo...
Là, c’est Max Milner - professeur
émérite à l’Université de Paris
III-Sorbonne - qui interviendra sur la
question.
Au diable, à Baudelaire, à Freud,
entre autres, à la problématique du
regard dans l’art... Max Milner s’y est
intéressé.
Critique et historien de la
littérature française, il a consacré une
cinquantaine de pages à Hugo dans
son dernier livre paru au Seuil (2005),
L’envers du visible.
De sorte qu’on
n’oubliera pas de réserver sa place
(Petite jauge !).
Le premier lundi
d’avril - le 2 à 19 heures au lycée Le
Corbusier - Predrag Matvejevi, professeur
de littératures slaves à l’université
de Rome-La Sapienza, donnera
conférence sur le thème de L’autre
Europe : Ivo Andric.
Soirée qui s’accompagne
d’un concert de l’orchestre
symphonique des étudiants de IIIe
cycle spécialisé du conservatoire
d’ Aubervilliers-La Courneuve.
Un deuxième concert est prévu le
mardi 3 avril au Collège de France.
Eric Guignet
Le 7 mars 2007
CONFÉRENCE
Une parole universelle : Victor Hugo
Entrée libre pour les conférences,
réservation indispensable au
06.21.20.59.55
(du lundi au vendredi de 9 h à 17 h)
Espace Fraternité
10-12 rue de la Gare.