Samy, alias Michou, Malik et Wapiti
Contenu
« C’est un
western et je joue le rôle de Wapiti,
un petit indien, explique Samy
Seghir, 12 ans, quatre films à son actif
et un cinquième en route. Michou
d’Auber, Bonne nuit Malik, Harkis et Big City pour ceux qui sont déjà dans
la boîte.
Pour ce jeune Albertivillarien, en
classe de 5e au collège Gabriel Péri
et habitant de la cité Emile Dubois,
la vie a pris une drôle de tournure
lorsque sa maman, Samira, a répondu
à une petite annonce pour un casting
publié dans Aubermensuel.
La jolie
bouille, le sourire espiègle, les yeux
noirs et coquins de Samir ont conquis
le coeur de Luc Besson, le producteur
de Michou d’Auber, une histoire
inspirée de la vie de Messaoud Hattou
qui a lui-même grandi - heureux
hasard - à la cité Emile Dubois.
« Pas question qu’il néglige ses études »
Depuis ce tournage aux côtés de
Nathalie Baye et Gérard Depardieu,
tout s’est emballé.
Les journaux, les
télés se l’arrachent, les castings
s’enchaînent.
Un reportage sur M6,
une interview pour un magazine de
cinéma, la tournée des grandes salles
pour présenter le film... et Samy ne
sait plus où donner de la tête.
Heureusement,
père et mère veillent.
« Pas
question qu’il attrape la grosse tête
ou néglige ses études », assure Samira.
D’ailleurs, lorsque les notes ont commencé
à faiblir, elle a exigé que la production
lui finance des cours de soutien.
Accordés sans problème.
Du coup, le petit prodige parvient à surfer
en équilibre entre le collège, son
club de foot, la lecture de son Manga
préféré, Onepiece, les copains et... le
cinéma.
Dans son quartier, par modestie et
souci de discrétion, la famille évite le
sujet d’autant que le petit frère et la
petite soeur ont aussi tapé dans l’oeil
des directeurs de casting !
Côté travail, Samy y consacre la
plupart de ses vacances scolaires et s’il
reconnaît que « c’est parfois dur, on
peut tourner toute une nuit, dans le
froid... recommencer plein de fois la
même scène... »
Rien pour le moment
ne le détournerait du cinéma :
« C’est trop génial ! »
Côté filles ?
Petit sourire un brin
gêné : « Elles me charrient beaucoup
».
La notoriété ? « Mes parents
me répètent sans cesse que tout peut
s’arrêter du jour au lendemain, alors
j’essaie de ne pas l’oublier... »
Petit par son âge, prometteur par
son talent, Samy a tout d’un grand.
C’est ce que confirment tous ceux qui
ont eu le plaisir de le rencontrer lors
de la projection de Michou d’Auber les
4 et 5 mars au cinéma Le Studio.
Maria Domingues
Le 7 mars 2007