Archives de la Ville d’Aubervilliers

16e Festival de films Pour éveiller les regards

publié le 9 octobre 2006 (modifié le 13 octobre 2006)

On ne peut pas le louper le Pour - il se détache en rouge sur l’affiche du festival - qui introduit les lettres et l’esprit de la manifestation.
Pour éveiller les regards donne à voir et à entendre d’autres images pour une autre idée du cinéma. « C’est une nécessité et un combat qu’il faut mener.
La lutte contre le formatage des jeunes spectateurs renvoie à celle contre la mal bouffe.
L’objectif du
festival consiste à faire découvrir des œuvres qui ne sont pas, encore ou toujours, distribuées dans les salles », explique Christian Richard, directeur du Studio.
Qu’est-ce qu’on va voir ? De tout ! Des films rares et beaux, anciens et contemporains, en noir et blanc et en couleur, d’ici et d’ailleurs, de la fiction et du documentaire...

On tâchera de ne pas louper Les enfants du nid d’abeilles (1948) du Japonais Hiroshi Shimizu sur un thème proche de Aubervilliers (1945) d’Eli Lotar.
Shimizu, de la même génération que Yasujiro Ozu, aura tourné quelque 140 films quand l’auteur de Gosses de Tokyo émargera à 60.
« On trouve 20 Ozu disponibles sur le marché pour 6 Shimizu !
Je piste Les enfants du nid d’abeilles depuis 15 ans », constate le programmateur.

Neuf films en compétition

2006, année paire, correspond aussi à celle de la compétition (elle se tient tous les deux ans) au cours de laquelle 9 films - dont le Shimizu - seront en lice.
Sur ce terrain-là, et quel que soit le palmarès, toutes ces œuvres bénéficieront d’une aide à la distribution.
Le festival rend également un hommage au Britannique John Halas, un des maîtres du cinéma d’animation, à qui l’on doit notamment La ferme des animaux, adaptation du roman de George Orwell.
Halas, qui a dirigé ou coproduit plus de 2 000 films d’animation, est à l’origine de l’utilisation de techniques nouvelles (laser,
3 D...) et fut le premier à réaliser des séries pour la télévision anglaise.
La dizaine de films que l’on verra à Aubervilliers sera présentée par sa fille, Vivien Halas.
On reste dans l’animation avec une rétrospective - en copies neuves s’il vous plaît - consacrée à Norman Mac Laren honoré ici même il y a 13 ans.
Le Canadien est célèbre pour ses peintures et grattages sur pellicules, son travail sur les musiques (Rétrospective intégrale au Centre Pompidou du 15 novembre au 4 décem-bre).

En parallèle, petits et grands apprécieront le coup de chapeau à Michel Simon et Jean Vigo. L’Atalante, Drôle de drame, Les disparus de Saint-Agil.
Faire connaître et reconnaître Michel Simon et d’autres comédiens essentiels, établir des liens façon dominos entre thèmes et contexte... Quoi ?
Oui, Prévert, aux commentaires sur Aubervilliers, fait écho au Shimizu. Le même Jacques signe les dialogues de Drôle de drame et Des disparus de Saint-Agil.
« Il y a un fil, des correspondances », sourit Christian Richard.

Quoi d’autre ? L’avant-première de Azur et Asmar de Michel « Kirikou ! » Ocelot, en sa présence ! Le réalisateur, qui ne s’y trompe pas, (re)viendra régulièrement au cours du festival.
Il, et on, ne loupera pas Jours d’hiver - en première européenne à Aubervilliers - film réalisé collectivement par 36 réalisateurs du monde entier... Takahata, Miyazaki entre autres. Alors quoi ?

Eric Guignet
Le 4 octobre 2006

Programme complet :
Tél. : 01.48.33.52.52
www.poureveillerlesregards.com