Les filles du CMA remontent en Nationale 2
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Malgré une satisfaction d’ensemble, le coach s’interroge sur la capacité de son équipe à tirer son épingle du jeu
la saison prochaine.
Au soir du 26 avril et après un nouveau succès en championnat de N3 contre Saint-Maur, les basketteuses du CMA ont fait tomber le suspense.
A cinq matches de la fin, l’équipe première regagnait son billet d’accession en Nationale 2.
Une affaire rondement menée, entamée à l’automne 2005, ponctuée par une impressionnante série de victoires et, très vite, la certitude d’avoir empoigné la saison par le bon bout.
Quelques mois après leur rétrogradation en N3, l’équipe à peine remaniée à l’intersaison avait donc su se remettre en question.
« L’équipe a mûri en manifestant toujours la même motivation et la même solidarité sur le terrain. C’est la victoire d’un groupe soudé », commente José Rosa, l’indéfectible coach.
Premières de leur poule
Mais le collectif ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Elles ont mis un point d’honneur à finir premières de leur poule.
Cette place leur a ouvert les portes des phases finales du championnat de France de N3.
« Nous n’avions pas d’objectif dans cette nouvelle compétition, mais les filles ont démontré encore une fois tout leur potentiel », poursuit l’entraîneur. Et comment !
Considéré comme l’invité surprise, le Poucet s’est offert en quart de finale un ogre, le Havre, dévoré tout cru, 67-43.
En demi-finale, Aubervilliers a remonté 17 points de retard à Rennes Patros avant de le battre sur le fil.
Ces deux performances l’ont propulsé dans le tournoi final à quatre équipes réunissant la crème de la N3 de l’Hexagone et de l’outre-mer.
« Une fois de plus, nous serons les outsiders », déclarait José Rosa, quelques jours avant cet ultime rendez-vous.
Voici quatre saisons, le CMA avait déjà été sacré champion de France de N3.
Le quasi sans faute réalisé en N3 2005-2006 donne-t-il pour autant l’assurance d’un parcours identique la saison prochaine en N2 ?
Rien n’est moins sûr d’après José Rosa. «
La plupart des équipes aligneront au moins une basketteuse professionnelle dans leur rang.
Ils disposent surtout d’un budget sans commune mesure avec le nôtre », constate-t-il, un brin amer.
« Sans remettre en cause la qualité des filles et de notre jeu, l’esprit de sacrifice, l’abnégation, l’enthousiasme risquent de ne plus suffire à ce niveau de championnat ».
Le club n’a pas les moyens de recruter les éléments susceptibles de lui assurer une saison 2006-2007 sereine. Le maintien sera donc la priorité des priorités. «
Plusieurs de nos filles sont contactées pour partir ailleurs où elles bénéficieront de meilleures conditions, je ne les blâme surtout pas car elles ont déjà tellement donné au club », ajoute José Rosa.
Il lance un nouvel appel :
« Nous sommes le seul club de basket en Seine-Saint-Denis 93 et sur Plaine Commune à évoluer en Nationale 2. Malgré cela, nous ne sentons aucune mobilisation conséquente de la part des institutions, mis à part la ville d’Aubervilliers ».
L’entraîneur caresse un rêve, voir son équipe devenir l’ambassadrice du département ou celle de la communauté d’agglomération sur les parquets du Championnat de France. Vite, le temps presse et les miracles ne durent qu’un temps.
Frédéric Lombard
Le 8 juin 2006