Début des travaux de prolongement de la ligne 12 à la fin de l’année
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Avec l’ouverture de la première des trois nouvelles stations en 2010.
Sur sa couverture, un intitulé sobre : « Convention de financement relative au prolongement du métro Ligne 12 à la Mairie d’Aubervilliers ». En haut, à gauche, le logo de la région Ile-de-France.
Le document ne paie pas de mine et pourtant... Voici, sans doute, l’imprimé le plus attendu de la décennie par les Albertivillariens et leurs élus. La cinquantaine de pages de ce rapport confirme l’engagement du Conseil régional en faveur d’un projet qui, après un long feuilleton, va grâce à cela enfin se concrétiser.
« Cette fois c’est gagné ! », dans la foulée de la délibération des élus régionaux, des affiches ont fleuri dans la ville.
Un véritable communiqué de victoire où le maire, Pascal Beaudet, a remercié tous ceux (habitants, élus, institutions et entreprises) qui ont participé, à un titre ou à un autre, à une mobilisation qui se sera prolongée sept années durant !
Manifestations, pétitions, actions diverses, et même occupation des locaux du Stif (Syndicat des transports d’Ile-de-France), là où se retrouvent les décisionnaires institutionnels qui ont la responsabilité du réseau francilien, il aura fallu faire des pieds et des mains, sur la place publique et en coulisses, pour obtenir que la promesse inscrite dans le contrat de plan Etat-Région 2000-2006 soit effectivement tenue.
Longtemps l’argent a manqué
Car l’Etat a longtemps fait la sourde oreille.
Et si la bataille s’est tant éternisée c’est que les financements nécessaires au projet faisaient défaut
il y a encore quelques mois.
Dès le départ, dans ce dossier si vital pour la ville, l’argent aura manqué.
Simplement, parce que l’Etat avait multiplié les promesses dans le cadre de ce fameux contrat de plan, se retrouvant avec un nombre conséquent de nouvelles infrastructures à cofinancer (avec la Région) en Ile-de-France.
Une ambition très nettement revue à la baisse, malgré les besoins franciliens reconnus par tous, après que Jean-Pierre Raffarin ait succédé à
Lionel Jospin.
Du coup, les enveloppes réservées à ces projets s’en sont trouvé bien plates, jusqu’à ce que cet automne, le gouvernement Villepin en vienne même à abandonner une vingtaine d’entre eux (dont plusieurs prévus sur Plaine Commune).
Avec le soutien de Jean-Paul Huchon, le président du Conseil régional, de Hervé Bramy, le président du Conseil général, et de Patrick Braouezec, le président de Plaine Commune, la municipalité d’Aubervilliers, seule ville limitrophe de Paris à ne pas avoir de métro en centre-ville, a défendu, mordicus, le maintien du prolongement de la ligne 12.
Les 162 millions d’euros disponibles ne permettant que d’ouvrir la station Proudhon-Gardinoux, une rallonge substantielle était nécessaire pour assurer un percement de la ligne jusqu’à la mairie.
Pourquoi est-il si important que le tunnel aille jusqu’à son bout sachant qu’il manque encore, à l’heure actuelle, près de 100 millions d’euros pour inaugurer les deux dernières stations.
« Simplement, parce que c’est la garantie pour nous qu’il n’y aura plus de retour en arrière, explique Pascal Beaudet.
Une fois le tunnel fait, on voit mal le Stif ne pas trouver l’argent qui lui permettra de compléter l’exploitation de la ligne. »
Alors que si le tunnel s’était arrêté à Proudhon-Gardinoux, qui sait si ce terminus provisoire ne serait pas devenu définitif en cas de nouvelle défausse de l’Etat...
35 millions d’euros rajoutés au pot
Les 35 millions d’euros qui viennent d’être rajoutés au pot par la Région enlève cette épée de Damoclès de la tête des Albertivillariens. Le tunnel sera bien creusé jusqu’en centre-ville.
Avec un début des travaux programmés dès la fin de cette année.
« Mais jusqu’au premier coup de pioche, on continuera à croiser
les doigts », commente le maire-adjoint aux Transports, Jean-François Monino.
Son sourire laisse pourtant à penser que cette fois Auber a vraiment décroché le ticket gagnant...
Frédéric Medeiros
Le 4 mai 2006