La mobilisation contre le collège « Ambition réussite » continue
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Sur le département et à Aubervilliers, les occupations de collèges ont repris pour exprimer le refus de la réforme des ZEP.
Contre la réforme des ZEP, la Seine-Saint-Denis ne décolère pas.
Après la grève départementale du 26 janvier dernier et la manifestation nationale du 2 février, les enseignants avaient pris connaissance une semaine plus tard - par communiqué de presse - de la liste des 16 collèges estampillés EP1, « Ambition réussite » selon le ministre Gilles de Robien.
Une réponse inadéquate et une ambition au rabais selon ses opposants...
Ainsi, deux collèges d’Aubervilliers, Rosa Luxemburg et Jean Moulin, font-ils partie du lot EP1.
Dès la rentrée des vacances de février, les professeurs qui avaient marqué clairement leur refus du projet par, et entre autre, l’occupation nocturne de leurs établissements (Jean Moulin, Gabriel Péri, Rosa Luxemburg et Diderot) se sont réunis en assemblées générales.
Sur Jean Moulin, il avait été décidé, avant les congés, de rester vigilants et mobilisés à la rentrée : au moment où, subrepticement, le ministère de l’Education pousse à l’application des mesures, les promesses d’occupation ont été tenues.
Jean Moulin occupé
Au soir du 23 février, comme dans une dizaine d’autres collèges du département, les professeurs de Jean Moulin ont ainsi déployé banderoles et matelas pour passer la nuit sur place.
Plus avant dans la journée, ils recevaient la visite de l’inspecteur d’académie dépêché sur place, tant pour entendre revendications « internes » - création d’un troisième poste de conseiller principal d’éducation, de groupes de besoin... - que pour expliquer la mise en place des dispositions EP1.
« On a le sentiment qu’il est venu là pour désamorcer la situation », explique Emmanuel Trident, professeur de Lettres.
Après coup, le flou domine et la colère pointe. D’une part, la dotation horaire globale du collège baisse de 64 heures (elle diminue de 2 000 heures sur le département !), cela alors que « au contraire, nous avons besoin d’heures en plus pour individualiser la pédagogie !
La réforme dont on aurait besoin ? 16 élèves en CP, 16 élèves en CE1, 16 élèves en 6e ! », se fâche l’enseignant.
D’autre part, l’inspection impose déjà l’application de la réforme : ici, quatre supers profs expérimentés seraient recrutés au sein même de l’établissement.
A charge pour le corps des professeurs de Moulin de les désigner sous dix jours.
« Absurde ! Leurs missions ne sont pas clairement définies et ils seront donc remplacés par des débutants qui ne resteront vraisemblablement pas : Où est la stabilisation et la cohérence des équipes là-dedans ? », dénonce Emmanuel Trident.
Pour contrer ces projets, les prochains rendez-vous se révèlent cruciaux : le 2 mars, une soirée d’information parents-professeurs (1er et 2nd degré) se tiendra à Jean Moulin.
La journée du 7 mars aura valeur de test : ceux de Moulin, rejoints par leurs collègues des autres collèges de la ville, défileront contre le CPE pour faire valoir des revendications plus spécifiques au système éducatif mais évidemment liées au futur (très) proche de la jeunesse. Tous ensemble...
Eric Guignet
Le 1er mars 2006