Ensemble contre toutes les violences !
Aubervilliers n’est pas épargnée par les événements que connaît notre pays depuis une dizaine de jours.
Je me félicite que face à la violence de quelques-uns la grande majorité des jeunes de notre ville n’ait pas basculé dans l’engrenage de l’affrontement et de destruction de biens privés et publics.
Pour autant depuis le 30 octobre il y a eu 90 véhicules détruits ou vandalisés, dix neuf feux de poubelles et 15 débuts d’incendies.
Le feu a également ravagé des entrepôts de tissus et détruit la salle de sport du collège Gabriel Péri.
Les élus d’Aubervilliers condamnent avec la plus grande fermeté ces actes que rien ne peut justifier et qui frappent en premier lieu les familles modestes.
Je réaffirme avec force ma détermination à agir pour que les missions premières de la police et des pompiers de protection des personnes et des biens, puissent être remplies dans le respect des droits et des devoirs de chacun.
Dés le premier jour beaucoup d’initiatives ont été prises et ont permis, autant que faire se peut, de limiter les affrontements et les destructions.
Je veux de ce point de vue rendre hommage à tous les acteurs de terrain, qui depuis des jours et des nuits se dépensent sans compter pour parler, écouter, rassurer les populations, les familles et les jeunes.
J’ai demandé à mon équipe municipale et aux services municipaux de se mobiliser et d’être présents partout ou cela est nécessaire, et de prendre toutes les dispositions utiles pour assurer la sauvegarde de notre bien commun à tous, que sont les équipements et les services publics.
Aujourd’hui il faut que le calme revienne dans notre pays et dans notre ville.
Si je condamne fermement les agissements parfois criminels de quelques-uns, j’appelle chacun d’entre nous à refuser les amalgames et les stigmatisations qui créent des solidarités entre des jeunes, qui s’interrogent sincèrement sur leur place dans la société et leur propre avenir d’une part, et d’autre part ceux qui vivent de trafics en tout genre et de l’argent facile.
Il faut bien sur que toute la lumière soit faite sur la mort tragique des deux adolescents à Clichy-sous-Bois tout comme d’ailleurs sur la mort de deux habitants de Stains et d’Epinay.
Mais cela ne suffira pas à régler la crise de la société française qui se traduit dans nos banlieues par ces explosions de violence.
Depuis trois décennies aucune politique gouvernementale n’a permis de lutter efficacement contre l’émergence de véritables ghettos de la misère.
D’une façon générale toutes ces politiques dites de la ville n’ont fait qu’accompagner la lente dégradation des conditions de vie dans les banlieues.
La République manque de repères !
S’il est inacceptable qu’il y ait des zones de non droits pour la police, il est tout aussi inacceptable qu’il y ait des zones de non droits pour l’école et la formation, pour l’accès aux emplois, aux soins, au logement, pour des transports de qualité, pour l’accès aux loisirs et à la culture, pour l’exercice de la citoyenneté.
La Banlieue a des atouts, et comme la grande majorité de ses habitants je suis fier de ce qu’y s’y crée, s’y construit, s’y invente tous les jours.
Fier de la dignité de ses habitants, de ses salariés, de ses jeunes.
Arrêter le cycle de la violence passe par une affirmation de nos valeurs républicaines et démocratiques, par la mise en œuvre de politiques qui respectent la Banlieue et ses habitants.
Pour être respecté, vivre dignement et rêver l’avenir, il nous faut collectivement porter ces exigences et agir ensemble contres toutes les violences !
Pascal Beaudet
Maire d’Aubervilliers
Le 7 novembre 2005