Le Centre national des arts et métiers s’ouvre sur la Plaine
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La grande façade blanche s’étire le long de la rue du Landy, à un jet de pierre du Stade de France. Par ses dimensions, le bâtiment fait penser à l’un de ces paquebots de croisière géants.
Pourtant, derrière les murs et les baies vitrées, l’heure n’est pas au farniente !
L’ambiance est même franchement fébrile. A quelques jours de la rentrée, les équipes du Conservatoire des arts et métiers s’activent pour que tout soit prêt le jour J.
Installation du mobilier, tests pour le réseau informatique, finitions dans l’amphithéâtre, la nouvelle adresse du Cnam bruisse de vie.
Un moment très attendu
L’arrivée du Conservatoire national des arts et métiers sur la Plaine, à la frontière entre Aubervilliers et Saint-Denis, est un moment important pour cette partie de la Seine-Saint-Denis.
Un moment attendu depuis quinze ans ! A l’étroit dans ses murs parisiens et dispersée dans des annexes franciliennes, l’institution bicentenaire fondée par l’abbé Grégoire cherchait depuis longtemps à regrouper une partie de ses activités aux portes de Paris, dans un lieu unique.
Un projet lent à voir le jour car coûteux. Finalement, c’est la Région qui a financé une grande partie de ce chantier de
25 millions d’euros. Deux ans après le démarrage des travaux, le site s’apprête à ouvrir ses portes.
Progressivement, près de 200 chercheurs vont s’installer sur la Plaine.
A commencer par ceux de l’Institut national de métrologie, une référence mondiale dans le domaine des mesures de longueur, de masse et de températures.
Les suivants, spécialisés dans l’environnement et la santé, prendront leurs quartiers dans un autre bâtiment situé à proximité, rue de la Procession.
Cette ancienne usine devra d’abord être réhabilitée, cette fois-ci, c’est l’Europe qui a été sollicitée pour subventionner l’opération.
Mais, et c’est peut-être encore plus intéressant pour le territoire, la rue du Landy hébergera aussi des étudiants (au Cnam, on dit des auditeurs).
Désormais, en effet, toutes les formations en alternance du Conservatoire en Ile-de-France sont regroupées sur place.
Des formations très pointues
« Un pôle pour un public jeune qui souhaite acquérir une spécialisation de niveau bac + 2 jusqu’au diplôme d’ingénieur dans le cadre de contrats d’apprentissage », explique Monique Raux, la secrétaire générale des Arts et métiers.
« Avec une offre multiple et pointue s’inscrivant de plain-pied dans les réalités de l’industrie d’au-jourd’hui : d’un DUT Génie mécanique et productique à une licence professionnelle en informatique, d’un Bachelor de biohygiéniste à un cursus en agroalimentaire, etc.
Ces formations seront adaptables en fonction des besoins des entreprises.
« Les salariés comme les industriels du bassin d’emploi de Plaine Commune devraient être intéressés », souligne Monique Raux. Des cours du soir s’y dérouleront également.
Ce pôle formation de premier ordre devrait encore gagner en importance puisqu’il est prévu que les effectifs des auditeurs doublent dans les deux ans à venir.
Etablissement public d’Etat à caractère scientifique, culturel et professionnel, le Conservatoire national des arts et métiers est directement placé sous la tutelle du ministère de l’Education nationale.
Il œuvre dans trois domaines : la formation professionnelle des adultes (80 000 auditeurs et des formations dans 350 métiers à l’échelle de l’Hexagone) ; la recherche technologique et l’innovation (23 équipes de recherche et 14 brevets prioritaires) ; la diffusion de la culture scientifique et technique (avec son musée où se trouve le célèbre pendule de Foucault).
Frédéric Medeiros
Le 8 septembre 2005