L’informatique à porter de tous
J’ai longuement réfléchi avant de m’inscrire à cet atelier multimédia, explique Colette, coquette sexagénaire, en posant son manteau, mais cela m’agaçait d’entendre mes enfants et petits-enfants parler de réseau, du Net, de Méga... pour moi c’était du charabia, alors me voilà ! »
Comme elle, ils sont désormais une vingtaine de retraités à bénéficier de l’atelier multimédia ouvert par l’Office municipal de la jeunesse d’Aubervilliers depuis la rentrée.
Placé sous la responsabilité de Salim Besseghir, cet espace informatique se trouve dans les locaux du lycée professionnel Jean-Pierre Timbaud, aux Quatre-Chemins.
Dix postes sont alignés de part et d’autre de cette vaste pièce bordée d’une baie vitrée. De là, on a une vue imprenable sur l’avenue de la République, l’endroit est plaisant.
Sagement assis devant leurs ordinateurs, les dix inscrits au second groupe du vendredi matin écoutent attentivement les explications de Salim, à peine perturbé par ces élèves d’un genre nouveau.
« Ils sont à la fois attentifs et actifs, reconnaît ce jeune informaticien, ils n’ont pas envie de se laisser dépasser par la technologie et sont plutôt bien informés des progrès en cours. »
Ce matin, Pépita lui a même apporté une coupure de presse qui vante les mérites d’un ordinateur à reconnaissance vocale.
Disque dur, Giga, fichier, formatage, etc., ce vocabulaire plutôt technique et les manipulations qui correspondent n’auront bientôt plus de secret pour eux.
Une vraie gageure pour cette génération d’Albertivillariens peu ou pas du tout familiarisés avec l’outil informatique. Pour les deux animateurs de l’atelier, Salim et son collègue Rachid Khaldi, « tout est accessible et compréhensible à condition d’être expliqué et de pratiquer ».
Hormis le public qui leur est adressé par l’association des Seniors, Salim et Rachid accompagnent plusieurs projets avec des lycéens de Timbaud et d’ailleurs : création de site Internet, recherches de données, perfectionnement des connaissances individuelles...
Ils sont assez disponibles et ouverts aux besoins des uns et des autres. Mais pour les rencontrer, mieux vaut prendre rendez-vous.
Maria Domingues
Le 2 février 2005