Fallait-il accueillir à Aubervilliers les consommateurs de crack évacué d’un squat de Paris ?
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Confrontée à un problème de squats sur les
terrains appartenant au réseau ferré français
(RFF), la Mairie de Paris ayant demandé
l’expulsion de ce squat, et jugeant qu’elle ne
pouvait pas trouver de solution dans Paris, et
afin d’éviter aux Parisiens les désagréments de
la présence de toxicomanes, a saisi la Mission
Interministérielle de Lutte contre les Drogues et
les Toxicomanies (MILDT).
La mission (MILDT) a proposé d’installer sur
des terrains du réseau ferré français, situés près
du périphérique en lisière de Paris et
d’Aubervilliers, à proximité des Magasins
généraux, une structure pour accueillir en
journée les toxicomanes.
Cette proposition refusée par monsieur le
Préfet de Seine-Saint-Denis a fait l’objet d’une
réunion réunissant, dans les locaux de la
MILDT, les services de l’Etat et les collectivités
territoriales concernées.
Invité personnellement à cette réunion par
téléphone, et en urgence deux jours avant sa
tenue, j’ai délégué comme il est de coutume
républicaine mon Directeur de Cabinet pour me
représenter. Son mandat était clair, faire valoir
les difficultés de notre ville confrontée elle-même
à nombre de problèmes sanitaires et sociaux,
pour lesquels l’Etat ne propose aucune solution
d’urgence.
Le journal Le Parisien se fait l’écho dans son
édition du mardi 30 novembre de la position des
socialistes d’Aubervilliers qui s’étonnent de ne
pas avoir été consultés sur cette question, et de
mon refus d’être mis devant le fait accompli.
Faire porter la responsabilité sur
Aubervilliers de l’évacuation sans solution de ce
squat relève, me semble-t-il, d’un mauvais
procès.
Ce qui a guidé ma décision, ce n’est pas le
refus de travailler avec Paris comme le montrent
nos nombreuses coopérations, mais la
sauvegarde des intérêts des Albertivillariens.
Je me refuse sur cette question de santé
publique qui nous concerne tous, et pour
laquelle Aubervilliers fait déjà beaucoup,
d’engager une quelconque polémique.
Pour autant, et parce qu’il est de plus en plus courant,
comme pour marquer sa différence, de prendre
la presse à témoin sur les affaires locales, je
souhaitais vous apporter ces explications.
Pascal Beaudet
Maire d’Aubervilliers