Une piscine olympique pour Aubervilliers si Paris organise les JO 2012
Le 6 juillet 2005, le CIO désignera la ville chargée d’organiser les jeux Olympiques de 2012.
Après sa tentative avortée pour 2008, Paris retente sa chance face à Londres, Madrid, Moscou et New York.
Cette fois-ci, elle n’est pas loin d’être la favorite. Les dossiers de candidature devant être remis le 15 novembre, c’est l’heure des derniers arbitrages. Et Aubervilliers est directement concernée...
Avec Saint-Denis, les deux villes constituent le noyau nord de la carte olympique dessinée pour la candidature française (le noyau ouest sera situé entre la tour Eiffel et le bois de Boulogne.
Le village des athlètes est également prévu sur Paris).
Le centre nautique olympique serait construit au Landy.
Plus de la moitié des épreuves se déroulerait sur ce pôle. _ Au Stade de France, bien sûr, et aussi... au Landy ! C’est là, en effet, que serait construit le Centre nautique olympique.
Près du RER B, sur d’an-ciennes implantations industrielles. L’équipement compterait cinq bassins (échauffement, natation de vitesse, natation synchronisée, plongeon et water-polo).
Et une fois les Olympiades terminées, trois d’entre eux seraient conservés. Plaine Commune prendrait à sa charge un bassin de 25 x 50 et la Fédération française de natation viendrait s’installer sur le restant du site.
Du point de vue sportif, cet « héritage » permettrait de combler les 1 200 m2 de plan d’eau qui manquent sur l’agglomération pour satisfaire tous les besoins, et notamment ceux de la natation scolaire.
Du point de vue urbain, le centre nautique,
par sa qualité architecturale et par l’animation qu’il créerait, serait un équipement de prestige pour Aubervilliers.
Ce n’est pas tout. Sur le cœur de la Plaine, la rue des Fillettes bénéficierait également d’une métamorphose complète. Un parc olympique tout en longueur (4 km) ferait de cet axe la grande esplanade piétonne des Jeux. Chargée de relier au Stade de France le « super dôme » (salle de 22 000 places), prévu à la Porte de la Chapelle, elle desservirait, près de la rue du Landy, cinq pavillons provisoires destinés aux épreuves de basket-ball, de lutte, d’haltérophilie, de taekwondo et de tennis de table.
Hormis ces bâtiments, détruits après les JO, Aubervilliers, Saint-Denis et Plaine Commune hériteraient de l’espace public aménagé.
Un environnement de grande qualité propre à séduire des investisseurs immobiliers et des entreprises dans une partie de la Plaine qui fait encore figure de parent pauvre.
Reste à résoudre la question des financements.
Une négociation serrée a été engagée par la communauté d’agglomération avec les différents décideurs de ce dossier (Région, Ville de Paris, Ministère des Sports, Comité olympique du sport français, etc.).
Sur les 126 millions d’euros que coûteraient ces infrastructures, Plaine Commune est prête à payer sa partie de centre nautique (26 millions d’euros), pas le reste. Elle n’en aurait pas les moyens.
De toutes les manières, « il faut que l’Etat revoit sa part d’investissement », explique-t-on du côté des élus de la communauté où l’on place la barre à une autre hauteur : « Pour ce secteur de la banlieue nord, les jeux Olympiques ne doivent pas être seulement un accélérateur de développement foncier, mais bien promouvoir un développement durable global. A ce titre, la programmation complète du système de transports collectifs est pour nous
une condition incontournable. »
Autrement dit, l’Etat devra faire en sorte que le prolongement de la ligne 12 du métro, le dédoublement de la ligne 13 et la réalisation du tramway sur la Plaine soient accélérés.
Bien sûr « avec des si, on mettrait Paris dans une bouteille », mais
celui-là vaut la peine d’y croire. Si la capitale décroche les JO 2012, Plaine
Commune a toutes les chances de faire un bond en avant. Alors, on croise les doigts...
Frédéric Medeiros