Archives de la Ville d’Aubervilliers

Décès de Marc Blondel : Aubervilliers perd un ami

publié le 17 mars 2014 (modifié le 22 mars 2014)

Chacun se souvient de l’homme, haut en couleur, habité de fortes convictions, capable de coups de gueule comme d’habiles négociations syndicales avec l’Etat.

Marc Blondel était une personnalité libre et déterminée qui aura marqué l’histoire du syndicalisme, en France et au-delà, par son rôle au sein du Bureau International du Travail.

Né à Courbevoie (Hauts-de-Seine), fils de militaire et petit-fils de mineurs, il passe son enfance à Hénin-Liétard (devenue Hénin-Beaumont) dans le Pas-de-Calais. En 1960, après avoir repris des études de droit, il devient secrétaire FO du syndicat des organismes sociaux de la région parisienne.
En 1974, il accède au poste de secrétaire général de la fédération des employés et cadres avant de faire, six ans plus tard, son entrée au bureau confédéral.
En 1989, Il remplace André Bergeron à la tête de Force ouvrière et sera reconduit pour trois mandats. En 2004, Jean-Claude Mailly lui succède. Militant laïque, il avait également été élu en 2007 président de la Fédération nationale de la libre pensée (FNLP).

J’ai appris à bien connaître Marc Blondel à l’occasion du colloque national sur Léon Jouhaux que la municipalité d’Aubervilliers a organisé le 12 juillet 2009. Il en fut le principal animateur et l’âme de cette journée, à bien des égards exceptionnelle, où historiens et syndicalistes, dont Louis Viannet, ancien secrétaire général de la CGT, échangèrent et débattirent sur le rôle que joua Jouhaux, Albertivillarien et Prix Nobel de la Paix, secrétaire général de la CGT de 1909 à 1947 puis fondateur de FO, dans l’histoire du syndicalisme français et international. L’événement s’était déroulé aux « Allumettes », l’ancienne usine où Léon Jouhaux, jeune ouvrier, s’éveilla au combat syndical.

Dans cette aventure qui déboucha sur un livre, Marc Blondel aura été, plusieurs mois durant, un compagnon passionnant et exigeant.
Aiguillon dans l’organisation, référent inépuisable sur l’histoire du syndicalisme, scrupuleux sur les faits et attentif à ce que toutes les sensibilités s’expriment pour que ce moment fasse date et somme. Sans lui, ce colloque n’aurait pas eu la portée qui fut la sienne.

Un autre lien albertivillarien nous unit. L’un des derniers combats que Marc Blondel mena fut en faveur des 650 fusillés pour l’exemple de la Grande Guerre, demandant à l’Etat leur réhabilitation pleine et entière. L’un de ceux-ci s’appelait Louis Girard et était albertivillarien.
Le 17 mars 2011, la municipalité a donné son nom à l’une des nouvelles rues du quartier Canal-Porte d’Aubervilliers, Marc, en homme fidèle à ses principes et à ses amitiés était là…

En ce jour, je l’en remercie encore. Mes pensées accompagnent ses proches.

Jacques Salvator
Maire d’Aubervilliers
Le 17 mars 2014


Inauguration de la rue Louis Girard

Colloque national Léon Jouhaux