Archives de la Ville d’Aubervilliers

Mémoire vive

publié le 7 mars 2012 (modifié le 21 mars 2012)

Un demi-siècle. C’était en 1962.
8 février, métro Charonne, des dizaines
de manifestants pour la paix
en Algérie étaient pris au piège par la police
dans les escaliers menant à la station.
Suzanne
Martorell
, militante communiste
d’Aubervilliers, figurait parmi les neuf morts,
victimes de la horde sauvage.
Chaque année,
la municipalité rend hommage à l’habitante
de la cité Robespierre, mais le 8 février dernier
se sera paré d’une résonance toute particulière
pour ce 50e anniversaire, départ
d’autres commémorations liées à l’année
1962, cinquantenaire de l’indépendance de
l’Algérie.

Une cérémonie marquée par la
présence de Francoise et Sandra, fille et petite-
fille de Suzanne, qui s’est déroulée à la
Résidence sociale Suzanne Martorell en
présence du consul d’Algérie, de l’écrivain
Didier Daeninckx et d’une nombreuse assistance.
« Nous avons déplacé l’hommage
que nous lui rendions traditionnellement
dans la cité où Suzanne résidait pour le célébrer
dans un édifice public qui porte son
nom.
Il s’agit ainsi de montrer que la mémoire
est vivante et en action
 », a expliqué
le maire Jacques Salvator qui, dans son intervention,
a rappelé ce que relatait un article
de l’Express de l’époque à propos des
consignes adressées aux bourreaux de Charonne
 : « Maintenant vous pouvez y aller, il
ne reste plus que les cocos et le PS
U ».

Retour sur la signature des Accords d’Evian, le 18 mars 1962

Mémoire vive, et ce avec un surcroît de solennité
50 ans après une succession de dates
clé dans l’histoire d’un conflit qui ne disait
pas son nom : que l’on se rappelle que le
terme officiellement utilisé à l’époque était
« événements d’Algérie », qu’il faudra attendre
1999 pour que « Guerre d’Algérie »
soit finalement usité...
La municipalité aura donc à coeur de commémorer
« l’anniversaire de la fin de la guerre
d’Algérie et de l’accession du peuple Algérien
à l’indépendance
 », invitant la population
à participer à toute une série de rendez-vous.

Le lundi 19 mars tout d’abord, pour la traditionnelle
cérémonie de remise en mémoire
du cessez-le-feu et, ce même jour, pour une
rencontre consacrée aux Accords d’Evian,
en l’Hôtel de Ville : « Il faut être pointilleux sur les dates. Le cessez-le-feu est intervenu
au lendemain des Accords d’Evian
signés le 18 mars. C’est sur ces derniers que
nous avons souhaité inviter quelques personnalités
pour un échange public, et un
lundi plutôt qu’un dimanche forcément
 »,
précise le maire.

Pour revenir sur ces textes, évoquer le
contexte général, les conséquences de cette
signature, Alain et Pierre Joxe devraient être
présents à Aubervilliers.
De fait, Louis Joxe
– père du sociologue (Alain) et de l’ancien
ministre (Pierre) – émargeait au rang des
négociateurs de la délégation française à
Evian.
Cette soirée donnera également lieu
à une « spéciale » de la Rumeur du Monde,
associant le Conseil local des jeunes à
l’évènement.

Plus loin dans le temps, l’on commémorera,
le 9 mai, les massacres de Sétif, évoquera –
le 21 mai – la tragédie des moines de
Tibhirine… Rendez-vous le 5 juillet, à
l’Espace Fraternité, jour de l’indépendance
de l’Algérie, avant de clôturer cette série de
manifestations avec les célébrations du massacre
du 17 octobre 1961. Mémoire vive…

Eric Guignet
Le 7 mars 2012

CESSEZ-LE-FEU EN ALGÉRIE
Cérémonies du 19 mars avec dépôt
de gerbes, recueillement au cimetière
du Pont Blanc puis devant le Monument
aux morts dans le hall de l’Hôtel de Ville.
Lundi 19 mars, 10 h 30
- Place du 19-Mars-1962, rue des Cités

ÉCHANGES SUR LES ACCORDS D’ÉVIAN
Lundi 19 mars, 19 h
- Hôtel de Ville
Soirée spéciale de la Rumeur du Monde
en présence d’Alain et Pierre Joxe.