Archives de la Ville d’Aubervilliers

illegal_cinema

publié le 27 janvier 2011

La séance est proposée et animée par Christophe Laplace-Claverie, chargé de mission "Solidarité" à la mairie d’Aubervilliers.

Films présentés :

- Salam, de Souad El Bouhati, court-métrage de fiction, 30 minutes - Grand Prix du Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand 2000
- La dernière séance, de Hamouda Hertelli et Martine Monvoisin, court-métrage documentaire, 30 minutes.

La séance sera précédée d’une projection de portraits photographiques.
Cette série intitulée "Hommes des pays loin", réalisée en 2009 par Willy Vainqueur et Malika Yahia Mayo, présente 19 portraits d’habitants de la résidence sociale AFTAM Barbusse d’Aubervilliers.

illegal_cinema est un rendez-vous hebdomadaire lors duquel des spectateurs montrent à d’autres
spectateurs des films qui les touchent, pour en discuter ensemble.
Chacun/e peut proposer une séance,
en inscrivant le film choisi dans une problématique qui sera débattue après la projection.

Rendre
poreuses les frontières entre « programmateur/trice » et « public » : tel est l’enjeu du projet.
Tout type
de film peut faire l’objet d’une séance, qu’il s’agisse de courts ou de longs-métrages, de documentaires,
de films d’animation, de vidéos d’artistes, ou autres objets filmiques.
Une seule limite : une réalisateur/
trice ne peut pas venir montrer ses propres films, la discussion collective devant l’emporter sur le
discours d’autorité auquel nous sommes habitués face à un/e auteur/e ou un/e expert/e.
Tous les lundis
soirs depuis mai 2010 et jusqu’à juin 2011, des discussions sont organisées à partir de films ayant une
circulation restreinte dans les circuits habituels du cinéma ou dans les médias, proposées chaque fois
par une personne différente.

illegal_cinema a d‘abord vu le jour à Belgrade en 2007, à l’initiative du collectif serbe TkH - Walking
Theory
.
Dans un pays où l’accès à des films indépendants et expérimentaux est rendu difficile par
l’absence de plateformes et d’outils de diffusion, le projet rend possible l’accès à de telles oeuvres.
Dans le contexte spécifique des Laboratoires
d’Aubervilliers et, plus largement, de la scène artistique d’Île-de-France, l’enjeu se déplace vers
l’ouverture d’un discours engagé quoique non-expert autour de films dont le public habituel est souvent
très spécialisé.

Le processus de transposition du dispositif illegal_cinema a commencé par une redéfinition du terme
« illégal » : plutôt que de faire référence au piratage, à l’activisme (très important dans le contexte de
Belgrade), ou à la rareté des films projetés, il en appelle ici à l’émergence d’un discours critique au sein
des spectateurs.
En outrepassant l’autorité habituellement donnée au spécialiste, ces séances « autoprogrammées
 » reconnaissent à chacun(e) l’« expertise » pour s’exprimer sur l’expérience filmique
comme sur des sujets sociaux et politiques très divers.
En transcendant les frontières entre les formats
et les publics auxquels ils sont habituellement dédiés, illegal_cinema permet ainsi la rencontre entre des publics variés et la naissance d’une discussion partagée.