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Un colloque pour l’histoire



Belle affluence, le 12 juillet, pour le colloque national consacré à Léon Jouhaux. Albertivillarien, dirigeant de la CGT puis de FO, Prix Nobel de la Paix, l’homme a été étudié et commenté dans son parcours par des historiens et des syndicalistes.

Belle affluence, le 12 juillet, pour le colloque national consacré à Léon Jouhaux. Albertivillarien, dirigeant de la CGT puis de FO, Prix Nobel de la Paix, l’homme a été étudié et commenté dans son parcours par des historiens et des syndicalistes.

La date n’était pas la meilleure pour drainer une foule. Pont et vacances cumulés, ce 12 juillet était pourtant incontournable puisqu’il s’agissait du jour anniversaire du centenaire de l’accession de Léon Jouhaux à la tête de la CGT (12 juillet 1909).

Un siècle tout rond, donc, que le p’tit gars d’Auber (30 ans à l’époque), ouvrier à la Fabrique d’allumettes, prenait les rênes de la grande confédération des travailleurs.
Rênes qu’il allait tenir presque quarante années durant (record imbattable !).
De ses premiers engagements anarchistes à l’assassinat de Jaurès, du Front populaire à la Guerre d’Espagne, de la Défaite à sa déportation, des bases d’une construction européenne à la Guerre froide, Léon Jouhaux aura été un acteur de tout ce qui s’est joué d’important dans la première partie du XXe siècle.
Avec un parcours s’achevant par le Prix Nobel de la Paix qui lui sera décerné en 1951.

Qui savait qu’Aubervilliers était l’une des rares villes en France à pouvoir s’enorgueillir de compter en son sein un Prix Nobel de la Paix ?
Les circonstances de l’histoire l’avaient fait un peu oublier…
Guerre froide et logique des blocs, la CGT passant sous influence communiste et Jouhaux partant pour FO, pour Aubervilliers la rouge, Jouhaux n’était plus le fils prodigue.

Dans les années 90, Jack Ralite, alors maire (et présent au colloque), avait commencé à corriger cet état de choses en baptisant une rue du nom du syndicaliste.

La municipalité actuelle, en collaboration avec l’association des Amis de Léon Jouhaux présidée par un certain Marc Blondel (l’ancien dirigeant tonitruant de FO), a voulu faire plus.
Et, assurément, le personnage méritait ce travail de mémoire.
Pour preuve, et malgré la date, 250 personnes d’Aubervilliers et d’ailleurs ont assisté à ce colloque qui s’est déroulé dans les locaux mêmes où Léon Jouhaux travailla.
Dans l’ancienne Fabrique d’allumettes devenue la propriété (préservée) de la Documentation française.

La scène, comme la salle, était bien fournie, avec des spécialistes de l’histoire sociale animant trois tables rondes, des comédiens lisant des textes d’époque, Jacques Salvator, Marc Blondel, Jack Ralite, Louis Viannet (l’ancien secrétaire général de la CGT) et Jacques Dermagne, le président du Conseil économique, social et environnemental, pour clôturer la journée.

D’un Didier Daeninckx évoquant les apaches et les anars de la Belle époque (qui ne l’était guère de ce côté-ci des fortifs !) à l’historien Jean-Jacques Marie mettant en lumière une rencontre peu connue entre Jouhaux et Staline, des visions différentes de la grande scission syndicale de 1947 défendues par André Narritsens (de l’Institut d’histoire sociale de la CGT) et par Denis Lefebvre (le secrétaire général de l’Office universitaire de recherches socialistes), le colloque aura permis de dresser un portrait passionnant et tout en contrastes de Léon Jouhaux.
Avec, en bonus, quelques points de comparaison avec le paysage syndical actuel.

Les Actes de cette journée, qui finalement fera date !, seront publiés par la Documentation française à la fin de l’année.

Grégory Paoli
Le 21 juillet 2009

 

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