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Le travail et le sérieux, ça paye !

Martin Ekani, jeune footballeur issu de l’ASJA en passe de devenir pro

Au centre de formation de Lens depuis trois ans, Martin Ekani a inauguré son premier match de D1 en « plantant » un but. Son parcours exemplaire le laisse modeste. Tandis qu’à l’ASJA, à fort juste titre, on n’est pas peu fier !

Quand le bonheur des uns fait le bonheur des autres. Au RC Lens, six titulaires étaient ravis d’être sélectionnés par leur pays d’origine pour la Coupe d’Afrique des Nations en Tunisie au début de l’année. Et leurs places provisoirement libérées ont fait d’autres heureux parmi les jeunes du club, chargés de les remplacer.

Martin Ekani, 19 ans, formé par l’Association sportive de la jeunesse d’Aubervilliers (ASJA) jusqu’à son départ pour le centre de formation de Lens en 2001, a pu en profiter pour effectuer son premier match en D1, face à Strasbourg le 31 janvier.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, ce défenseur central a réussi à marquer un but égalisateur à 20 minutes de la fin. Remplissant ainsi de joie ses coéquipiers et son staff, et encore davantage les bouillantes tribunes sang et or du stade Bollaert, pas prêtes d’oublier son prénom ! Et plus près de nous, tous ses supporteurs d’Aubervilliers bien sûr : sa famille, ses amis, l’ASJA...

Alors forcément, quand profitant d’un de ses rares passages à Auber (« Je reviens dès que je peux, pour la famille, et pour sortir du foot ») on vient le rencontrer au siège de l’ASJA, on s’attend à trouver quelqu’un débordant de joie et de fierté, prompt à fanfaronner comme beaucoup de gens de son âge quand la réussite les touche. Sauf que ce n’est pas du tout le genre de Martin de « se la raconter » comme ils disent.
Un modeste dans toute sa splendeur, même plutôt timide, qui attend qu’on lui pose des questions pour s’exprimer. « Je n’aime pas parler de moi », s’excuse-t-il. Pour autant, il n’est pas sauvage. Quand on le reconnaît dans les rues lensoises, cela ne le dérange pas de s’arrêter deux minutes : « Cela ne coûte rien ». Mais il tient à garder les crampons sur terre.

Il a beau être à Lens depuis trois saisons et s’entraîner avec les titulaires de D1, ce qui lui occupe à la fois tout son temps et lui fait gagner sa vie, il ne s’estime pas footballeur professionnel : « Pour l’instant je joue surtout en CFA avec la réserve. Je suis toujours en formation, je n’ai pas encore signé un contrat pro ». Il dit n’avoir pas de conseils à donner à ceux qui voudraient suivre son chemin, puisqu’il n’est pas au bout. Juste, lâche-t-il, qu’il faut « du travail et être sérieux ».
Ses objectifs actuels : « J’espère rejouer en D1 ». Et comme c’est parfois le malheur des uns qui fait le bonheur des autres, quelques suspensions récentes chez les pros lui laissent des chances...

A ses côtés, Cyril Guams, jeune directeur de l’ASJA, ne veut pas gêner la modestie de Martin, mais il lui est difficile de cacher sa fierté : « On a enregistré son premier match, on a mis une affichette à l’entrée du stade. C’est un peu l’idole du club en ce moment ! », s’amuse-t-il. Il apprécie d’autant plus le parcours de ce pur produit de l’ASJA, qu’il a lui-même été à l’origine des premiers contacts avec Lens.
Et puis cette réussite ne peut qu’apporter du grain à son moulin, menacé de grippage : avec la décision gouvernementale de supprimer les emplois-jeunes, cette association parmi les plus dynamiques de la ville, au développement croissant chaque année, n’a plus les moyens de maintenir trois postes d’encadrement pourtant indispensables, d’autant que la municipalité a annoncé ne pas pouvoir augmenter sa subvention annuelle. « Le parcours de Martin valorise notre travail. Ça fait plaisir et c’est toujours utile », conclut Cyril.

Alexis Gau

 

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Mise à jour le 15/04/2024 | Plan du site | Mentions Légales