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La Mala de son enfance

Le slameur Hocine Ben, enfant de la Maladrerie et tel qu’il se
définit « écrivateur », est mis en scène au Théâtre Gérard
Philipe de Saint-Denis du 9 au 18 avril 2010. Sa pièce Cinq bancs partira ensuite
en tournée en France et dans le monde.

Le slameur Hocine Ben, enfant de la Maladrerie et tel qu’il se
définit « écrivateur », est mis en scène au Théâtre Gérard
Philipe de Saint-Denis du 9 au 18 avril 2010. Sa pièce Cinq bancs partira ensuite
en tournée en France et dans le monde.

Cela se passe à la Maladrerie, mais
ce pourrait être sur n’importe
quelle place de village partout dans
le monde », assure Hocine entre deux bouffées
de cigarette.
Une certitude qu’il tire
de son travail avec l’inventif Mohamed
Rouahbi, qui du roman initial (encore inachevé)
a tiré la pièce de théâtre où le slameur,
ex-adolescent turbulent de la Mala,
sera seul en scène.

Pas si seul que cela, du reste, puisque
Mohamed Rouahbi dynamite l’espace de
jeu en peuplant la scène de portraitsphotos,
de vidéos, de sons.
D’un rapport
frontal au spectacle, le public devient partie
prenante de la scène et de l’histoire qui
s’y déroule.
Deux séances de prises de vue
se sont déroulées à l’Espace Renaudie,
avec le photographe d’Aubermensuel,
Willy Vainqueur, qui a tiré le portrait
d’habitants de la Maladrerie sollicités par
Hocine Ben.
Pour la vidéo, un film d’archives
d’Albertivi fait partie intégrante
du décor.

Au départ, cinq bancs sur lesquels se sont
succédé des générations de mômes.
Dans
la réalité, plus qu’un seul, suite à un squat
excessif et bruyant des ados.
« On n’a pas
pu enlever les jeunes, alors on a enlevé les
bancs », résume Hocine qui revendique
un texte très librement inspiré et loin de
toute préoccupation autobiographique,
même si son personnage Dalil approche
lui aussi de la quarantaine.

Le banc, centre névralgique de la cité

Assis sur le banc de la Mala, Dalil attend
son ami Zaki, qui ne viendra jamais, et se
plonge dans des questions métaphysiques.
Persécuté par le fantôme de James Brown
qui nuitamment l’interroge « Damn right,
are you somebody ? [1] », que l’on peut
traduire par « Nom de nom, es-tu quelqu’un
? »

Fruit de la résidence d’Hocine au TGP,
les Cinq bancs sont joués dans « Le terrier
 », une salle du théâtre dont la petite
taille (80 places, pensez à réserver !) renforce
la proximité avec le public.
« Tout à fait ce qui convenait au texte »,
selon Hocine, et à cette tentative de recréer
la Mala de son enfance.
Une cité née
de l’utopie des élèves de l’architecte
Le Corbusier et inscrite durablement
dans la mémoire de ceux
qui y ont grandi.

Claire Darfeuille
Le 6 avril 2010



LES CINQ BANCS

Du 9 au 18 avril
Dans le cadre du festival VI(LL)ES
Vendredis 9 et 16, samedis 10
et 17 à 21 h, dimanches 11 et 18
à 15 h 30.

Tarifs : 7 à 20 €

Renseignements et réservations : 01.48.13.70.00

Théâtre Gérard Philipe
59 bd Jules Guesde, Saint-Denis
Bus 170 mairie d’Aubervilliers
jusqu’au TGP.

[1Damn right, I am somebody, album de
James Brown sorti en 1973.

 

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