Forte de ses liens avec la communauté
chinoise, Aubervilliers a accueilli
le traditionnel défilé du Nouvel An,
appelé aussi Fête du Printemps, mardi
16 février.

Une journée particulière qui s’est poursuivie
par une fête à l’Espace Fraternité.
Les dragons, portés par des membres des
cinq associations organisatrices [1], avaient débuté
leur marche place de la Mairie à
8 h 30 sous le crépitement des pétards et le
claquement des cymbales, pour se rendre,
par l’avenue Victor Hugo, aux alentours
du Pont de Stains et dans le quartier des
Magasins généraux.

L’ambassadeur et le consul de Chine, messieurs Quan Kong
et Jian-Gong Ixu, étaient
présents pour marquer le début des festivités
auprès du maire, Jacques Salvator, à
qu’il était revenu de peindre l’œil du dragon
pour le réveiller.

Tout le parcours était décoré de lanternes et ponctué d’animations, notamment
au square Stalingrad.
« Ce sont les hommes qui portent les dragons,
richement ornés, car au bout de deux trois
heures, cela demande une résistance
physique importante », précise Ling Lenzi,
dirigeante associative chinoise et coordonnatrice
de l’événement.
D’autant que la
quinzaine de porteurs nécessaires sous
chaque géant de carton exécutent aussi des
danses et des sauts parfois impressionnants.
En récompense de leur effort, ils auront,
dit-on traditionnellement en Chine, de la
chance toute l’année…

Vidéo sur le nouvel an chinois 2010

Les quatre dragons ont entraîné les spectateurs
et les enfants des écoles (déguisés en ce jour de Mardi gras !).
Bien que la date officielle du Nouvel An
soit le dimanche 14 février, les associations
avaient choisi de défiler le mardi 16 pour partager
avec les autres habitants cet événement.
Le week-end précédent, les familles
auront à cœur de se rassembler.
En effet,
la veille du Nouvel An est traditionnellement
consacrée à la confection en famille de
raviolis, comme l’expliquent les représentants
de la communauté à Aubervilliers.
« Il est aussi d’usage que les enfants se
prosternent, front contre terre, devant
leurs grands-parents et parents, mais la
coutume se perd », détaille Jian Bin Ye,
vice-président de l’Association des commerçants,
pour qui « la société de consommation
aboutit à ce qu’il n’y ait plus de
différence entre le jour du Nouvel An et
tout autre jour de l’année, alors qu’avant on
patientait un an avant d’acheter l’objet de
ses désirs ».

La Fête du Printemps, ancienne fête agricole
pour remercier les Dieux des récoltes, est
aussi symboliquement celle de la générosité.
Les différentes associations ont recueilli de
nombreux dons sous forme de lots de marchandises
(chaussures, vêtements) qu’elles
offriront à des associations caritatives locales.
8 000 euros avaient ainsi été rassemblés
l’an passé.

Claire Darfeuille
Le 3 janvier 2010