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Jeux d’échecs et indépendance du Bangladesh



Le CMA Echecs et l’association bengalie Udichi ont organisé ensemble un tournoi d’échecs et une célébration de l’indépendance du Bangladesh, en présence de son ambassadeur en France.

Le CMA Echecs et l’association bengalie Udichi ont organisé ensemble un tournoi d’échecs et une célébration de l’indépendance du Bangladesh, en présence de son ambassadeur en France.

Ce week-end à l’Espace Fraternité, un événement a réuni deux mondes éloignés en apparence. Conjointement, le CMA Echecs et l’association culturelle bengalie Udichi Shilpi Gosthi (Udichi) ont organisé un tournoi amical d’échecs et une célébration de l’indépendance de l’Etat du Bangladesh, proclamée le 16 décembre 1971.
Le Bangladesh est la partie orientale du Bengale, qui inclut également le Bengale occidental, en Inde.

C’est un jeune homme d’à peine treize ans qui a rapproché, à son insu, les deux associations albertivillariennes. Fahim Mohammad est bangladais.
Déjà petit génie des échecs dans son pays, il est arrivé en France en 2008 avec son père, et a été sacré champion de France Junior 2012 en avril dernier.
Alors toujours sans-papiers et menacés d’être expulsés, lui et son père ont suscité un élan de mobilisation avant d’obtenir leur régularisation.

Le CMA Echecs a accueilli Fahim en juin, le temps de tournois d’enfants qu’elle avait organisés.
C’est à cette occasion qu’elle s’est rapprochée de l’association Udichi et qu’a émergé l’idée de « monter quelque chose en commun », raconte Nicole Chauvin, secrétaire générale du Club.

Les échecs, jeu très populaire au Bangladesh

« Fêter l’indépendance du Bangladesh tout en jouant à un jeu pacifique à base de calculs mentaux, est symbolique.
L’indépendance vis-à-vis du Pakistan a été obtenue à l’issue de neuf mois de violence extrême, où un grand nombre de bangladais ont trouvé la mort
, explique Kiron Moy Mondal, président de l’association Udichi. De plus, les échecs sont un jeu très populaire au Bangladesh, on y joue partout, à la ville comme à la campagne ».

Le tournoi – des séries de parties de trente minutes - a réuni, pendant deux jours, trente-cinq participants.
Les trois gagnants sont Charles Imbert, Rahman Mizanur et Alexandre Stojanovic.
Il a été suivi d’un tournoi éclair, avec des parties de dix minutes, et la participation de Fahim Mohammad arrivé deuxième.


_ A l’issue des compétitions, un film documentaire à base d’images d’archives, Stop Génocide, réalisé par Jahir Raihan en 1971, a été diffusé.
Il y décrit des exactions commises par l’armée pakistanaise sur ce qui était encore le Pakistan oriental, le sort des réfugiés, la constitution d’un gouvernement en exil.


A venir, un événement culturel autour des langues maternelles

La diffusion du film a été suivie d’une minute de silence à la mémoire des victimes de ce conflit, en présence de la première adjointe au maire Evelyne Yonnet et de l’ambassadeur du Bangladesh en France, Shahidul Islam.

Saluant le travail de l’association Udichi, qui « a permis à Aubervilliers d’avoir une couverture culturelle sans précédent concernant le Bengale », Evelyne Yonnet a indiqué qu’Aubervilliers serait la commune française à connaître la plus forte implantation de Bangladais.

Elle a annoncé que la Ville collabore avec Udichi à la construction d’un événement lors de la prochaine Journée internationale de la langue maternelle, fixée par l’Unesco au 21 février suite aux violences commises par la police du Pakistan envers une foule qui manifestait pour la reconnaissance de la langue bengalie le 21 février 1952.

Chaque année, Udichi célèbre cette Journée, tentant d’associer d’autres langues et associations. La Ville s’engage dans cette démarche avec elle dans l’optique d’« élargir l’événement à encore plus de langues du monde et de France ».

Naï Asmar
Le 17 décembre 2012
Photos Michaël Barriera



 

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