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D’où tu parles, toi ?



Comme elles résonnèrent étrangement nos oreilles. Ici de langues plus ou moins familières, là d’étranges intonations. Ce dimanche 24 février de Journée internationale des langues maternelles, l’Espace Fraternité s’est empli de tous les sons, de tous les mondes.

Comme elles résonnèrent étrangement nos oreilles. Ici de langues plus ou moins familières, là d’étranges intonations. Ce dimanche 24 février de Journée internationale des langues maternelles, l’Espace Fraternité s’est empli de tous les sons, de tous les mondes.

L’on entendit ainsi le créole d’Haïti, Lanati chwazi kote’n soti/Sikonstans kote’n ka ale/S’ak lapawoli’n defini kiyès nou y (La nature choisit notre origine ; Les circonstances notre destinée ; C’est grâce à la parole qu’on se définit) joliment déclamé sur scène, et encore le bambara du Mali, la langue de l’autre : Bengali, Tamoul, Bété, Fon, Kabyle, Mandarin, Arabe.
Même les Souffleurs Commandos poétiques en perdirent leur latin pour distiller leurs phrasés en versions originales non sous-titrées.

La Journée, initiative de l’UNESCO soutenue et co-organisée par l’Association culturelle bangladaise Udichi et Aubervilliers vise à la promotion de la diversité linguistique, culturelle et du multilinguisme.
Un terme qui prend un sens tout particulier sur la commune : « Le rayonnement de notre ville est intimement lié à notre population, à ses liens multiples de par le monde, à la richesse de ses compétences linguistiques. […].
A nous de comprendre, de défendre et de promouvoir cet atout immense pour Aubervilliers
 », a fait passer le maire, Jacques Salvator.

La mesure de cet immense atout, l’on en prit mesure à arpenter les différents stands associatifs présents à Fraternité, appréciant dans le même tempo les animations sur scène, tels ces chants du Bangladesh puis la commémoration des martyrs du 21 février 1952 : ce jour-là au Pakistan, et alors que lesBengalis manifestaient pacifiquement pour défendre leur langue maternelle, les policiers firent feu tuant de jeunes étudiants…
Entre débats et discours officiels, l’extrait du film d’Hélène Milano, Les roses noires, permettait aussi de prend acte des paroles d’adolescentes du Blanc Mesnil, Stains, Clichy-sous-Bois ou des quartiers nord de Marseille. Belle réflexion sur le rapport à la langue, qu’elle fût maternelle, de cité, apprise ou oubliée : « Les gens de Paris, ils parlent correctement », dit une jeune fille du 93.
D’où tu parles, toi ?

Eric Guignet
Photos : Mickaël Barriera
Le 25 février 2013


 

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